L’alcoolodépendance est par essence une maladie chronique hautement récidivante, une histoire de vie. La vraie question à poser à un patient qui rechute n’est pas « Pourquoi avez-vous échoué ? » mais plutôt « Comment avez-vous réussi à tenir si longtemps ? ». Dans cette perspective, il faut l’informer très tôt que la présence des soignants à ses côtés n’est pas dépendante de sa capacité à maintenir son abstinence ou contrôler sa consommation. Un accompagnement global, médicamenteux, psychologique et social, est donc nécessaire dans la durée.
Maladie alcoolique et rechute
Au sommaire de ce dossier
Alcoolodépendance et rechute
La dépendance à l’alcool est une pathologie chronique hautement récidivante, et la rechute un épisode « attendu ». Bien comprendre les étapes de l’installation de la maladie est essentiel pour intervenir de façon pertinente et ne pas se décourager.
Le craving, prédicteur de la rechute
La recherche montre que le craving est un marqueur spécifique et le facteur prédictif principal de la rechute. Il faut alors explorer avec le patient les stimuli associés à ce désir irrépressible de consommer.
L’impact somatique de l’alcool
La consommation excessive d’alcool avec ou sans dépendance concerne 10 % de la population française. Elle est responsable d’au moins 200 maladies et atteintes d‘organes et de 49 000 morts par an. Le point sur les principaux risques somatiques.
Les médicaments de l’alcoolodépendance
Dans la dépendance alcoolique, plusieurs médicaments peuvent être prescrits en soutien aux interventions psychosociales. Le point sur les molécules disponibles, leurs indications et la prescription.
Approche cognitivo-comportementale de la rechute alcoolique
Pour explorer les rouages du « comportement problème » dans l’alcoolodépendance et la rechute, les thérapies comportementales et cognitives disposent d’une grille de lecture : l’analyse fonctionnelle. à partir du repérage du mode de réaction du sujet au contexte, elle ouvre des perspectives thérapeutiques adaptées.
« L’hôpital de jour, ma béquille »
Après un sevrage, l’hôpital de jour d’addictologie propose un accompagnement intensif de consolidation de l’abstinence, basé sur des activités thérapeutiques. Illustration avec le parcours de Bertrand, 45 ans, alcoolodépendant, qui veut « retrouver l’équilibre ».
« Patiente expert, je suis passée par là… »
Chaque mercredi, à l’hôpital Bichat, des patients experts en addictologie (PEA) se rendent au chevet des personnes hospitalisées pour sevrage. Grâce à leur expérience de l’addiction, ils proposent un autre type de lien à ces usagers.
« Mon cerveau n’a pas oublié l’alcool ! »
Après quinze ans d’abstinence, Alain, 45 ans, bascule à nouveau dans l’alcoolodépendance, dans un contexte de stress personnel et professionnel. Accueilli dans le Réseau de santé addictions Vaucluse (Résad 84), il bénéficie entre autres d’entretiens infirmiers téléphoniques.
Le prisme du retour de l’alcool
Dans l’addiction à l’alcool, après un sevrage, la règle reste la reprise de la consommation, à très court ou moyen terme. Au-delà des spécialistes, concevoir des solutions pour diminuer leur nombre et leur portée interroge la société tout entière.
Addiction à l’alcool et résilience
La maladie alcoolique est une pathologie du lien, qui traduit davantage un problème de « mal vivre » que de « mal boire ». à la base, le clinicien identifie souvent un ou des traumatismes précoces. La spiritualité peut-elle soutenir la résilience ?…
La tristesse de la rechute
Après une période d’abstinence, Lucie rechute, ce qui la plonge dans une profonde tristesse. S’appuyant sur les aspects psychodynamiques de la rechute, son psychanalyste lui suggère de « pleurer plutôt que boire ».
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