L’alcoolisme, considéré depuis peu comme une maladie et plus encore comme une addiction, est un « fléau social » qui tue chaque année quelque 45 000 personnes en France. Aborder la prise en charge des personnes présentant une dépendance à l’alcool, c’est reposer la question de l’offre de soins, de la formation des professionnels et de la recherche. C’est enfin, et surtout, placer la motivation des patients et leur « vouloir » d’abstinence au centre de la prise en charge
Alcool..quand tu nous tiens..
Au sommaire de ce dossier
Pour une « vraie médecine » de l’alcoolisme
Entretien avec Michel Reynaud, professeur de psychiatrie au département de Psychiatrie et d’Addictologie de l’hôpital Paul Brousse (Villejuif), mandaté avec d’autres experts par Xavier Bertrand pour élaborer les propositions concrètes qui ont servi de base au « Plan de prise en charge et de prévention des addictions » rendu public le 15 novembre 2006.
Abus et dépendance à l’alcool : le poids des chiffres…
Quelques chiffres…
Le « double diagnostic » en addictologie
Aujourd’hui, les patients souffrant à la fois d’un trouble psychiatrique et d’une addiction sont trop souvent victimes du clivage entre psychiatrie et addictologie. La priorité est donc le développement de programme intégré, prenant en compte la notion même de cooccurrence.
Complications somatiques de l’alcoolodépendance
La survenue de complications organiques fait partie de l’évolution naturelle de la maladie alcoolique. Le dépistage et le traitement de ces pathologies sont une part fondamentale de la prise en charge de tout patient alcoolodépendant.
Prise en charge de l’intoxication alcoolique aigüe
L’ivresse alcoolique est une situation fréquente dans les services d’urgences (1 , 2), environ 10 % des patients admis dans les SAU, l’accueil d’un patient en état d’ivresse aux urgences doit faire l’objet d’une prise en charge attentive et rigoureuse de la part de tous les soignants. Dans un contexte d’alcoolodépendance, l’intoxication alcoolique aiguë nécessite une prise en charge spécifique visant à éliminer les diagnostics différentiels et à prévenir la survenue d’un syndrome de sevrage.
Le drame des expositions prénatales à l’alcool
On connaît depuis peu l’effet tératogène de l’alcool et en particulier les dommages causés sur le système nerveux central qui vont hypothéquer gravement le devenir des enfants exposés.
Femmes et alcool
En matière de consommation d’alcool chez les femmes, il est nécessaire d’adopter une approche particulière concernant leur vulnérabilité, la prévention, le traitement, la réduction des méfaits, la recherche et l’impact sur la société.
Les modalités pratiques du sevrage thérapeutique en alcool
Le sevrage thérapeutique en alcool (ou « cure de sevrage ») réalisé en ambulatoire ou en hospitalisation correspond à l’arrêt de la consommation d’alcool et vise l’entrée dans un processus d’abstinence durable. Les rechutes dans les trois mois post-sevrage restent néanmoins très fréquentes.
Les médicaments de l’abstinence
Outre l’utilisation de techniques comportementales, la prescription de médicaments d’aide au maintien de l’abstinence est un apport thérapeutique non négligeable que le clinicien, non spécialisé en addictologie, se doit maîtriser.
Le paradoxe du menteur…
Rencontre avec Jo qui se raconte à un infirmier. Patiemment, finement, ce dernier l’écoute et décrypte… Il va aider Jo à réellement « vouloir » devenir abstinent, à posséder un « vouloir » plus fort que sa dépendance à l’alcool, que sa dépendance affective à l’autre quel qu’il soit.
Nourrir le poulpe…
Thierry Vimal, sans se départir de son humour ni de son sens critique, apporte un témoignage poignant de son addiction alcoolique. Son récit explore sans complaisance les thèmes de la confiance, et ses limites nécessaires.
L’entretien motivationnel
L’entretien motivationnel est un outil précieux dans certaines prises en charge. Il permet aux thérapeutes d’utiliser des concepts précis qui participent au cheminement et à la réflexion personnelle du patient, pour aboutir à une réelle prise de décision concernant, par exemple, l’arrêt d’une substance toxique.
TCC de l’alcoolodépendance : une approche « à large spectre »
Les thérapies comportementales et cognitives (TCC) apportent depuis quelques années une aide incontournable à la prise en charge de la dépendance alcoolique.
Une approche psychanalytique de la problématique alcoolique
Un verre de théorie ne saurait étancher la soif des plus exigeants, nous vous invitons à la découverte du nectar élaboré par Michèle Monjauze.
L’addiction, maladie d’amour…
Ce n’est pas une perte de la liberté de s’abstenir de boire qui fait l’alcoolisme, c’est la volonté de boire trop pour accéder à la jouissance engendrée par l’ivresse. C’est cela et cela seulement qui permet de classer l’alcoolisme comme une addiction.