Prendre soin de l’autre constitue en soi un réel travail émotionnel, qui implique les émotions du soignant et la compréhension du vécu émotionnel des patients, mais également des collègues. De quelles ressources le professionnel peut-il disposer pour que l’émotion reste au service de l’activité et qu’elle ne vienne pas la paralyser ou la dévoyer ? Comment développer ses compétences émotionnelles dans le contexte actuel de perte de sens du travail ?
Cultiver ses compétences émotionnelles
Au sommaire de ce dossier
Compétences émotionnelles : de quoi parle-t-on ?
Qu’est-ce qu’une émotion? Peut-on catégoriser nos émotions? L’intelligence est-elle aussi émotionnelle ? Si prendre soin de l’autre constitue en soi une réelle entreprise émotionnelle, comment développer ses compétences dans ce domaine ? Repères pour saisir le rôle des émotions en situation professionnelle.
Contraintes émotionnelles dans les soins
À la fois effet et objet du travail, les émotions, autrefois proscrites dans le contexte professionnel, sont aujourd’hui prescrites, au risque de discours construits à distance du travail réel et de ses contraintes.
Travail émotionnel et gestion des émotions
Les émotions traversent la vie professionnelle et les différentes sphères hors travail dans une forme de continuité. Néanmoins, le « travail émotionnel », lié au milieu professionnel, se distingue de la « gestion des émotions » requise dans toute vie sociale.
De l’émotion empêchée à l’émotion submersive
Dans les soins, où les compétences émotionnelles sont au premier plan, l’organisation du travail doit fournir un cadre d’émergence, d’expression et de régulation des émotions, faute de quoi elle porte en elle les germes de son propre débordement.
Impact émotionnel de la covid-19 chez les infirmières
Les répercussions de la covid-19 ont été majeures sur le système de santé. Une recherche qualitative consensuelle explore les émotions variées ressenties par les infirmières au chevet de patients hospitalisés.
Partager la face cachée du soin…
Comment « mettre en culture » les émotions de chacun au service d’une compréhension commune et humanisante des soins ? Un groupe d’analyse de la pratique explore les sensations, émotions et sentiments des soignants.
« Qu’est-ce que je fous encore là ?… »
Au-delà des émotions provoquées par la rencontre clinique avec le patient, les soignants sont aujourd’hui confrontés à une palette de ressentis négatifs liés à la perte de sens du travail : une addition qui les conduit au bord du gouffre. Analyse d’une situation explosive…
« Ça me dégoûte ! »
Les premières confrontations aux corps malades sont souvent des expériences violentes. Que faire des ressentis des étudiants en soins infirmiers en formation initiale ? Des initiatives pédagogiques proposent de valider et travailler sur leurs émotions, et en particulier le dégoût.
Enseigner la dimension émotionnelle des soins ?
Le laboratoire en Santé mentale, sciences humaines et sociales (SM-SHS) du GHU Paris psychiatrie et neurosciences a expérimenté un dispositif pédagogique innovant pendant l’année universitaire …
La simulation pour apprendre à gérer ses émotions
Apprendre à repérer et développer ses compétences émotionnelles peut se faire dès la formation initiale. L’atelier Simu santé propose aux étudiants en soins infirmiers d’explorer cette dimension au cours de situations de soin simulées.
Explorer ses émotions avec la PNL
Dans la relation d’aide, un état émotionnel « ressource » est nécessaire. En programmation neurolinguistique (PNL), différents protocoles permettent au soignant de rester à l’écoute de ses émotions et de les réguler.
« Pour en savoir plus » bibliographie du dossier n°276
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