N° 250 - Septembre 2020

Retrait social, claustration, hikikomori, de quoi parle-t-on ?

Auteur(s) : Marie-Jeanne GUEDJ BOURDIAU, psychiatreNbre de pages : 8
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Comment un adolescent ou un jeune adulte passe-t-il de l’enfermement « salutaire » à la claustration dans sa chambre ? Synonyme d’une souffrance et d’un tabou qui contaminent peu à peu toute la famille, la conduite hikikomori, gangue d’enfermement et/ou de protection, interroge la psychiatrie.

À travers la médiatisation des conduites de retrait des jeunes japonais appelées hikikomori, qui se situent au carrefour du psychologique, du social et du comportemental, la question se pose mondialement : nouvelle forme de transition à l’âge adulte, poids de la psychopathologie ou refus d’un diagnostic psychiatrique ? Quelles que soient les considérations sociologiques, que cette conduite fasse partie de stratégies de refuge ou de révolte, le dessaisissement des moyens développementaux et l’autosabotage sont au premier plan. Poser une question diagnostique, considérer que le retrait peut être annonciateur/prodromique d’autres troubles, ne peut être la seule démarche. Il serait préférable d’entraîner des mesures de vigilance. Quand elle n’est pas concluante, il n’y a pas lieu de laisser la situation hikikomori à l’abandon. À côté du diagnostic, se trouve l’enfermement, qui doit retenir toute notre attention.

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