Dans la maladie bipolaire, l’intervalle entre deux épisodes de troubles graves de l’humeur (phase euthymique) a longtemps été réputé sans trouble. Des recherches récentes ont mis en évidence l’existence de symptômes résiduels qui entravent le fonctionnement de la personne et peuvent enclencher des rechutes. La prise en compte précoce de ces troubles contribue alors à prévenir les récidives et à améliorer la qualité de vie.
Trouble bipolaire : entre deux épisodes…
Au sommaire de ce dossier
Entre deux épisodes du trouble bipolaire
La prise en charge du trouble bipolaire ne se limite pas aux épisodes aigus de la maladie et à la prévention des rechutes mais inclut les aspects spécifiques de la phase intercritique. Au cours de cette période, un dépistage systématique des troubles résiduels peut déboucher sur une prise en charge personnalisée et intégrative qui englobe le traitement médicamenteux et des mesures psychothérapeutiques ciblées.
Troubles-cognitifs de l’interépisode
L’impact fonctionnel des déficits cognitifs est très important chez les patients bipolaires mais leur prise en charge reste mal codifiée. Des programmes spécifiques de type remédiation cognitive sont en cours d’évaluation.
Rémission fonctionnelle et trouble bipolaire
La rémission fonctionnelle dans le trouble bipolaire n’est pas toujours atteinte entre deux épisodes thymiques. Plusieurs facteurs influencent cette capacité (les déficits cognitifs, la sévérité de lamaladie, l’anxiété et les symptômes résiduels) sur lesquels il faut tenter d’agir.
Les besoins et attentes des patients bipolaires
L’étude Echo sur le vécu des patients bipolaires pointe une qualité de vie dégradée liée à la stigmatisation sociale et aux difficultés relationnelles et professionnelles. Les patients souhaitent davantage de dialogue avec les soignants et de soutien de la part de leur entourage.
Une évaluation au centre expert bipolaire
Les centres experts bipolaires de la fondation Fondamental offrent un recours aux psychiatres et aux généralistes désireux d’obtenir une évaluation exhaustive et personnalisée pour leurs patients. Mlle L. a ainsi bénéficié de la compétence du centre bordelais.
Réactivité émotionnelle et troubles du sommeil
Une plus grande réactivité émotionnelle et des troubles du sommeil sont présents dans les troubles bipolaires. Les deux dimensions semblent intriquées et ouvrent des perspectives pour la clinique et la recherche. Illustration avec l’histoire clinique de Mme T.
Estime de soi et troubles bipolaires
Les patients souffrant de troubles bipolaires ont souvent une estime d’eux-mêmes très dégradée et fluctuante. Une thérapie de groupe peut leur permettre d’améliorer leur « regard jugement » et leur fonctionnement social, voire de
diminuer leurs symptômes résiduels.
Un plan d’action en cas de crise
En phase maniaque, la conscience du trouble bipolaire vole en éclats, ce qui compromet la prise en charge rapide et personnalisée. Élaborer à l’avance un plan d’action de crise permet au patient d’exprimer ses préférences quant à sa prise en charge, et aux soignants de recueillir des données sur ses signes de récidive.
Se rétablir au clubhouse
En phase intercritique, les personnes souffrant de troubles bipolaires peuvent bénéficier d’un lieu de vie original, le clubhouse. Ce modèle communautaire est particulièrement pertinent en matière d’emploi, de qualité de vie et de rétablissement.
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Mindfulness et troubles bipolaires
La thérapie basée sur la pleine conscience (mindfulness) permet aux patients souffrant de trouble bipolaire de diminuer leur niveau d’anxiété et de stress et de développer une meilleure perception de leur fonctionnement symptomatique.
De la mélancolie…
L’auteur montre la faiblesse conceptuelle et pratique d’une clinique et d’une
psychopathologie qui se réglerait seulement sur les troubles de la conduite et de l’humeur pour diagnostiquer et soigner. Il examine ce qui, des troubles cognitifs et de l’humeur, relève pour lui des effets d’une « structure » mélancolique.
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