Depuis la naissance, la peau et le psychisme entretiennent des liens privilégiés, grâce en particulier aux échanges tactiles précoces avec la mère. Certains troubles psychiatriques sont à l’origine de perceptions anormales de l’état cutané (dysmorphophobie, délire d’infestation cutané…) ou de lésions cutanées (trichotillomanie, excoriations…). Dermatologie et psychiatrie sont donc faites pour s’entendre et dialoguer. De la toilette au massage, les soins qui associent corps et écoute occupent une place de choix dans l’arsenal thérapeutique.
Ce que nous dit la peau ...
Au sommaire de ce dossier
Liens entre peau et psychisme
La psychodermatologie objective les liens cliniques entre psychiatrie et dermatologie. Elle distingue les troubles psychiques liés aux dermatoses, les troubles psychiatriques à expression cutanée et les dermatoses dont l’évolution est influencée par des facteurs psychiques.
Qu’est-ce que la peau ?
Après avoir été longtemps négligées, les maladies cutanées sont aujourd’hui davantage reconnues en psychiatrie. Repères anatomiques et physiologiques sur la peau, organe vital et fascinant, influencé de façon majeure par le système nerveux.
Le concept du Moi-peau
Développés par Didier Anzieu, deux concepts clés, le Moi-peau et l’enveloppe psychique, sont particulièrement éclairants pour mettre en place un cadre thérapeutique avec les patients états-limites. Repères sur l’élaboration et les caractéristiques de ces notions.
Psychodermatologie : une consultation conjointe
Au CHRU de Brest, un partenariat psychiatrie/dermatologie propose aux patients une consultation conjointe, espace contenant d’élaboration psychique. Présentation du dispositif et vignettes cliniques.
Du massage thérapeutique au message
En sollicitant la peau, la cure de massages thérapeutiques s’adresse à des patients dont les premières enveloppes psychiques défaillantes barrent l’accès à l’échange symbolique des thérapies verbales. Description du cadre et des séances à travers des vignettes cliniques.
Le délire d’infestation parasitaire
Le délire d’infestation concerne souvent des personnes âgées qui, parfois au décours d’un événement, s’ancrent
progressivement dans la pensée d’une malade infectieuse. Illustrations cliniques et repères pour la prise en charge.
La trichotillomanie, une addiction comportementale
Véritable addiction comportementale, la trichotillomanie se caractérise par le fait de s’arracher de manière
compulsive cheveux, cils, sourcils ou poils. Illustration clinique et prise en charge.
Les scarifications à l’adolescence
Chez les adolescents les plus fragiles, les attaques du corps, et notamment les scarifications, permettent d’avoir accès aux enjeux intrapsychiques en mal de résolution. Illustrations avec Mia et Alexane.
« Vous nous faites ressentir notre corps »
La peau est le lieu de l’empreinte de l’histoire d’une personne et de ses appuis. Une approche psychomotrice permet à Katia, qui souffre de schizophrénie et d’un psoriasis chronique, de renouer une relation de confiance avec les soignants.
« On ne peut pas la laisser comme ça ! »
Dans un service qui accueille des personnes présentant des troubles du spectre autistique (TSA), à l’inter équipe du jour et de la nuit, les soignants constatent que Lola, une jeune patiente, s’est une fois de plus livrée à une « conduite excrémentielle ».
Mesurer les effets du packing
Une étude suisse évalue les effets des enveloppements corporels sur l’anxiété et le réinvestissement corporels.
Bibliographie du n°242
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Le handicap social
Notre société « inclusive » reste souvent une prétention hypocrite qui fait porter aux personnes handicapées les mêmes attentes d’adaptation qu’aux autres. Les trois dimensions du handicap permettent de mieux le penser.
« Tout va bien avec Assa… »
Avec la mère d’Assa, qui paraît très lointaine et passive, les entretiens familiaux sont toujours tendus… Que faire pour l’aider à mieux comprendre sa fille ?
Le souci quotidien de l’accueil
L’accueil est à penser comme un processus enraciné dans la vie quotidienne. La mise en place de protocoles est donc inopérante, puisqu’ils supposent un même procédé répliquable.