« J’ai la rate qui s’dilate ,j’ai le foie qu’est pas droit , j’ai le ventre qui se rentre,j’ai l’pylore qui s’colore,j’ai l’gésier anémié l’estomac bien tro bas… »*.Si l’on en croit l’hypocondriaque,ses organes ne cessent de lui parler.Il multiplie a l’infini les investigations: le corps n’étant plus chez lui un » organe de perception » mais un « objet de perception » Au-delà d’un simple collectionneur de maladies et d’organes : qui est donc l’hypocondriaque ?
La plainte hypocondriaque
Au sommaire de ce dossier
Actualité de l’hypocondrie
Entre la psychosomatique et l’hystérie, entre la mélancolie et la paranoïa, l’hypocondrie à la spécif icité insistante d’une problématique centrée sur la psychopathologie de l’expérience subjective du corps. Le corps est perçu comme sain mais porteur d’un organe ou d’une fonction malade qui polarise la vie du sujet et en fait, à divers degrés, un malade chronique revendiquant et impossible à soigner.
L’hypocondriaque : un collectionneur de maladies…
En soumettant toute son expérience au thème de la santé, l’hypocondriaque cherche à éliminer le moindre mal, la moindre faille. Mais soumis à la tyrannie du souci de santé, il ne dispose plus librement de son corps pour participer au monde tel qu’il se présente.
Image du corps et schéma corporel
« Notre corps est l’une des évidences de notre existence : c’est dans et avec notre corps que nous sommes nés, que nous vivons, que nous mourrons ; c’est dans et avec notre corps que nous construisons nos relations avec autrui… », nous dit la philosophe Michela Marzano
L’hypocondriaque et ses médecins : un dialogue de sourds?
L’angoisse du médecin est liée à l’appréhension d’un malade insaisissable. Là où il attend un signe objectif, il est en proie à l’étendue de la demande. Là où il attend l’organisme, il découvre une dimension du corporel. Le médecin aimerait disposer du savoir à l’endroit de cette face plus obscure, pour mieux se repérer, pour savoir ce que le malade lui veut…
L’hypocondrie : entre mélancolie et psychose
Signant d’un point de vue psychopathologique une des manifestations de la régression narcissique, l’hypocondrie peut être considérée, dans certains cas, comme un des premiers stades de la désorganisation psychique qui aboutira finalement au délire, qu’il soit mélancolique, paranoïaque ou schizophrénique.
Que veut l’hypocondriaque?
Que faire devant un malade imaginaire ? Molière nous l’a dit, il faut être « un médecin malgré lui »…
L’hypocondrie, une maladie intraitable?
L’intervenant en thérapie comportementale et cognitive ne doit pas oublier que le trouble hypocondriaque se présente toujours dans une condition individuelle et qu’il doit donc établir son plan d’intervention en fonction de ce qui singularise chaque tableau clinique.
François et son langage d’organes…
Les maux de ventre ou aux mâchoires, les conduites d’exhibition ou masturbatoires fonctionnent comme des soupapes de sécurité chez François qui n’a accès qu’à ce « langage d’organe », langage régressif pour dire son lien à l’objet…
Sous le cartilage, l’inquiétude…
La plainte hypocondriaque est à prendre au sérieux. Derrière le malade imaginaire qui prête à sourire peut se cacher un homme à bout. Il faut donc écouter la plainte hypocondriaque de la même façon qu’on écoute une personne qui exprime des idées suicidaires ou un délire de persécution. Il faut inlassablement travailler la sémiologie.