Cancers : une amélioration de la survie pour la grande majorité d’entre eux

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La quatrième étude sur la survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine (1989 à 2018) apporte des estimations actualisées sur la période la plus récente (2010 à 2015) de la survie à 1 an, 5 ans et 10 ans après le diagnostic ainsi que sur son évolution pour 73 localisations de tumeurs solides et d’hémopathies malignes. Une nette amélioration de la survie pour la majorité des hémopathies malignes ; des tendances plus variables en fonction de l’âge pour les tumeurs solides.

Fruit d’un travail partenarial entre le réseau Francim des registres des cancers, le service de biostatistique des Hospices Civils de Lyon, Santé publique France et l’Institut national du cancer, cette étude inclut, pour la première fois, les estimations de survie de 22 sous-localisations anatomiques ou histologiques telles que les cancers de la vésicule et des voies biliaires ou le glioblastome, ainsi que des estimations de survie, 20 ans après le diagnostic. Ces nouveaux résultats montrent une amélioration globale des pronostics dans la quasi-totalité des localisations cancéreuses ainsi qu’une forte variabilité de survie selon l’âge au diagnostic. Cette amélioration de la survie est particulièrement observée pour les hémopathies malignes et plus hétérogènes pour les tumeurs solides.

Pour les tumeurs solides, les résultats montrent une grande disparité des probabilités de survie à 5 ans allant d’un pronostic très favorable pour le cancer de la thyroïde (96 %), au pronostic le plus défavorable pour le glioblastome (sous-type de tumeur du système nerveux central) et le cancer pulmonaire à petites cellules (tous deux à 7 %). La lutte contre les cancers de mauvais pronostic, dont font partie ces deux sous-types, est une priorité de la stratégie décennale de lutte contre les cancers.

Concernant les hémopathies malignes, dix d’entre elles (correspondant à 44 % des nouveaux cas diagnostiqués chaque année) présentent une survie nette à 5 ans supérieure à 80 %. Près de 50 % des cas incidents d’hémopathies malignes présentent des pronostics intermédiaires (33 % à 65 %). La leucémie aiguë myéloïde (7 % des nouveaux cas annuels d’hémopathies malignes), présente le pronostic le plus défavorable, avec une survie à 5 ans de 27 %.

Des différences de survie, en faveur des femmes, dans la quasi totalité des localisations cancéreuses

Que ce soit pour les tumeurs solides ou les hémopathies malignes, l’étude montre des différences de survie en fonction du sexe en faveur des femmes pour la quasi-totalité des cancers étudiés. L’écart le plus important s’observe pour les cancers de l’ensemble lèvre-bouche-pharynx (+ 15 points de pourcentage chez la femme), suivis du syndrome myélodysplasique (+ 10 points) et de la leucémie myélomonocytaire chronique (+ 10 points), du cancer de l’estomac (+ 8 points), et du cancer du poumon (+ 6 points). Seuls les cancers de la vessie et des cavités nasales montrent une survie moins favorable chez la femme (respectivement de – 6 points et – 5 points).

Bien que la survie s’améliore pour plusieurs localisations, certains cancers de mauvais pronostic conservent des survies à 5 ans basses, chez l’homme et la femme. C’est le cas notamment des cancers associés au tabac et à l’alcool (poumon, œsophage, foie) pour les deux sexes. Seul le cancer de l’estomac, chez la femme est un cancer de pronostic intermédiaire alors qu’il reste de pronostic défavorable chez l’homme.

Une forte variabilité de la survie selon l’âge au diagnostic 

Une survie plus basse est observée lorsque l’âge au diagnostic augmente, avec une différence plus marquée pour certaines hémopathies malignes. L’écart le plus important concerne les leucémies aiguës myéloïdes dont la survie à 5 ans est de 69 % pour les personnes les plus jeunes (30 ans) vs 6 % chez les plus âgées (80 ans). Concernant les cancers du sein et de la prostate, les personnes jeunes ont une survie moins élevée que les personnes d’âge intermédiaire du fait d’une plus grande fréquence de tumeurs plus agressives.

Parmi les cancers les plus fréquents, on observe une augmentation significative de la survie nette à 5 ans de respectivement + 9 points, + 11 points et + 12 points pour :
le cancer du sein (1er cancer incident chez la femme avec 58 459 cas en 2018) ;
• le cancer du poumon (2e cancer le plus fréquent avec 46 363 cas en 2018 hommes et femmes) ;
• les cancers du côlon et du rectum (3cancer le plus fréquent avec 43 336 cas en 2018 hommes et femmes).
Toutefois, certaines localisations enregistrent un recul de la survie nette à 5 ans. C’est le cas du cancer de la vessie (- 5 points) et du cancer du col de l’utérus (- 3 points) en particulier chez les femmes de plus de 50 ans.

Survie des personnes atteintes de cancer en France métropolitaine (1989-2018), nouvelles données, juillet 2021.