Le CHU de Besançon saisit l’occasion du Festival de musique de la ville pour une étude sur le partage des émotions

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Le 72e Festival international de musique de Besançon débute ce vendredi 6 septembre 2019, avec la musique russe pour fil rouge. Son prestigieux concours de jeunes chefs d'orchestre sera le cadre idéal pour une étude quasi-expérimentale du partage des émotions, menée par des chercheurs du CHU de Besançon et de l'Université de Franche-Comté.

Fondé en 1951 sous l’égide du prestigieux Festival de musique de Besançon Franche-Comté, le Concours international de jeunes chefs d’orchestre s’est rapidement imposé comme l’une des plus importantes manifestations de sa catégorie. L’organisation du festival soutient cette année l’initiative de chercheurs du CHU de Besançon et de l’Université de Franche-Comté pour mener une étude sur les émotions ressenties par le public et les musiciens lors de la 56e édition de ce concours qui se déroulera du 16 au 19 septembre.

« Pour étudier les émotions il faut un contexte favorable, par chance nous avons la musique ».
Nous avons tous déjà remarqué que nous vivons des moments plus intensément lorsque nous sommes en présence d’autrui et dans un contexte particulier. Pour l’étude des interactions humaines et spécifiquement des émotions, il faut se placer dans des conditions au plus proche de la réalité. Le concours des jeunes chefs d’orchestre offre cette opportunité en répliquant tous les critères utiles à un protocole de recherche.  

En effet, les candidats chefs d’orchestre devront diriger les mêmes œuvres musicales avec le même orchestre, dans la même salle, pour une même durée et devant le même jury et le même public. Ils seront vingt à s’affronter lors des huitièmes de finales, douze lors des quarts de finales puis six seront retenus pour les demi-finales et seulement trois pour la finale. Ce contexte spécifique constitue un modèle idéal pour étudier la synchronisation émotionnelle entre les membres du public. 

Chaque candidat dirigera les musiciens et transmettra, ou non, une émotion au public, selon l’interprétation qu’il fera de l’œuvre. Ce schéma quasi-expérimental assure de bonnes conditions de répétition et de comparaison pour une étude scientifique. L’expérience consistera d’une part à évaluer les émotions de tout le public, qui sera invité à répondre à la fin de chaque séance à un questionnaire caractérisant leur ressenti à l’écoute de chacun des candidats. D’autre part, lors des quarts et des demi-finales, certains spectateurs seront équipés de capteurs permettant d’enregistrer précisément leurs émotions en continu. Ces enregistrements porteront sur la captation de l’activité cérébrale, de la réactivité de la peau (frissons, chair de poule, poils hérissés) et la variabilité du rythme cardiaque. Un boitier tactile permettra de collecter en temps réel leur ressenti subjectif.  
Cette étude permettra de mieux comprendre comment une synchronisation émotionnelle peut survenir entre les membres d’un même groupe. Cette expérience sera reproduite ensuite dans d’autres groupes et d’autres contextes, avec ou sans musique, pour affiner les résultats obtenus. A terme, les fruits de ces travaux pourront servir notamment à l’évaluation et l’amélioration de la synchronisation de groupes d’intervention médicaux et autres.

Pour participer à cette étude : Les scientifiques recherchent une quinzaine de participants volontaires à chacune des séances de l’après-midi (14h30) et du soir (20h) des mardi 17 et mercredi 18 septembre. Si vous êtes inscrit(e) aux séances des quarts et des demi-finales, si vous avez plus de 18 ans et êtes droitier(ère) et si vous souhaitez participer à cette étude, merci de contacter : tchabin@edu.univ-fcomte.fr

Photo @ Yves Petit