Plus qu’une réalité clinique, la schizophrénie est aujourd’hui un objet théorique. Restent des symptômes et surtout des patients, dont la prise en charge nécessite la rencontre de plusieurs savoirs. Une collaboration qui inclut, outre les patients eux-mêmes, les soignants, les travailleurs sociaux, les familles mais aussi les pouvoirs publics, dans la perspective d’éviter la désinsertion et l’isolement. L’essentiel étant, pour les soignants, de rejoindre le patient là où il se trouve, afin de l’accompagner en se soutenant les uns les autres.
Schizophrénie
Au sommaire de ce dossier
Les schizophrénies existent-elles ?
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Schizophrénie : nouvelles approches cliniques
La conceptualisation moderne des troubles schizophréniques aboutit à considérer que c’est la vulnérabilité à la maladie qui est chronique et non la schizophrénie elle-même. Or des traitements appropriés faisant appel à la collaboration des patients et des familles peuvent vaincre cette chronicité et aboutir à une meilleure qualité de vie des personnes souffrant de schizophrénie.
Vulnérabilité génétique et schizophrénie
La mise en évidence de facteurs de vulnérabilité génétique à la schizophrénie devrait prochainement permettre d’améliorer le diagnostic et bouleverser la nosographie de cette affection, favorisant ainsi la mise au point de médicaments spécifiques qui agiraient non seulement sur les symptômes mais aussi sur les anomalies qui prédisposent à la maladie
Réhabilitation psychosociale : pour de nouveaux objectifs
Aujourd’hui en France, la réhabilitation psychosociale connaît un net essor. De plus en plus souvent, principalement dans le secteur public de santé, les professionnels de santé mentale se réfèrent à ses concepts et mettent en oeuvre les pratiques qui s’y rattachent. Quelles évolutions conceptuelles inscrites dans l’histoire des idées de la psychiatrie française ont permis ce développement ? Quels progrès pouvons-nous attendre pour demain ?
Demain, les molécules de la prévention…
La recherche sur les traitements médicamenteux des schizophrénies continue de progresser. Après la mise sur le marché des antipsychotiques, les perspectives se situent du côté de traitements médicamenteux préventifs des troubles psychotiques.
Le « monde » de la famille
En dehors de toute perspective de thérapie familiale au sens strict, l’établissement d’une relation de confiance entre l’équipe soignante et les familles est essentielle pour mener à bien le projet de soins des patients schizophrènes.
Le schizophrène, l’analyste et la schizophrénie sociale
La psychose est un précieux ferment pour la psychanalyse, tant elle la met à la question de ses limites, tout comme elle expose l’analyste à l’épreuve de son désir.
L’invention de la schizophrénie
Sans nier la spécificité de la souffrance psychotique, l’auteur de « Critique de la raison psychiatrique » (voir encadré) nous rappelle qu’il n’existe aucune stabilité historique ou clinique de la notion de schizophrénie.
Les trapézistes
Dans une équipe peuvent se côtoyer différentes lectures d’un symptôme et diverses approches de prises en charge. L’essentiel, c’est que les soignants tentent de rejoindre le patient là où il se trouve, afin de l’accompagner en se soutenant les uns les autres à tour de rôle, tels des trapézistes.
Schizophrénie et imagerie cérébrale
L’imagerie cérébrale fonctionnelle permet aujourd’hui d’étudier comment les psychoses schizophréniques s’incarnent dans les modifications du fonctionnement cérébral.
L’interprète de la réalité sociale
Grâce à l’établissement d’un « diagnostic social », l’assistante sociale apporte à l’équipe médicale dans son ensemble l’éclairage spécifique et complémentaire qui lui permettra d’adapter le traitement à une réalité sociale donnée.
Vivre dans la cité
La suppression massive de lits d’hôpitaux psychiatriques rend crucial le problème de l’autonomie des patients schizophrènes en matière de logement et oblige à chercher des solutions en termes de partenariat entre patients, familles, élus, soignants.
Thérapie psychoéducative
La thérapie psychoéducative vise à informer le patient sur sa maladie, à lui apporter ainsi qu’à sa famille un soutien émotionnel rt à lui enseigner des techniques comportementales pour gérer sa maladie.
Du corps au psychisme
La thérapie psychomotrice dans les schizophrénies favorise la réappropriation par le patient de son histoire et le rétablissement du lien espace-temps.
La mise en actes du sujet
L’ergothérapie, en ne se focalisant pas sur l’objet créé mais sur l’acte créateur, permet au sujet schizophrène d’éprouver la possibilité d’un espace social partageable.
« Je suis malade, donc je suis »
Quand la maladie vient opportunément remplir un vide et supplée un manque à être, on n’est pas loin de ce que Susan Sontag a nommé « La maladie comme métaphore » ; Damien, au terme de cette traversée, épingle cette figure de style, dans l’esprit de ce nouveau métier (il est correcteur de presse et d’édition) qui a ponctué son retour à la vie, à l’âge de 24 ans.
Une charte de l’usager en santé mentale
La Fnap-psy (Fédération nationale des associations d'(ex)patients en psychiatrie) et la Conférence Nationale des présidents des commissions médicales d’établissements (CME) des centres hospitaliers spécialisés en psychiatrie ont signé le 8 décembre avec la secrétaire d’Etat à la Santé et aux Handicapés, Dominique Gillot, une « charte de l’usager en santé mentale ». Entretien avec Claude Finkelstein, présidente de la Fnap-psy.
Le pacte soignant
La psychothérapie institutionnelle accueille la psychose à travers un dispositif collectif qui fait appel à la notion de « pacte soignant » et renvoie à la dimension du désir inconscient.
La rencontre des savoirs
Entretien avec Marie-Noelle Schurmans, docteur en sociologie, professeur à l’université de Genève, auteur de « Maladie mentale et sens commun ».