Troubles du neuro-développement : la recherche française en plein élan

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Deux années après la création du groupement d’intérêt scientifique, la recherche française sur les troubles du neuro-développement (TND) accélère sa production de nouvelles connaissances et d’innovations.

La France se positionne désormais au 4ème rang mondial des publications de recherches sur les troubles du neurodéveloppement (TND) avec une part de 17% de publications dans le top 10 des revues scientifiques à comité de lecture international, soit près de 2 fois la norme mondiale. De plus, le volume de ces publications françaises a augmenté de 40% depuis 2018. Selon Sophie Cluzel, secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée des Personnes Handicapées, « après des années durant lesquelles le champ de la recherche sur les TND n’avait pas été investi, j’ai souhaité qu’une dynamique forte soit mise en œuvre pour soutenir et développer de façon impactante la recherche pour obtenir des avancées décisives au cœur de la stratégie nationale de l’Autisme au sein des Troubles du TND 2018 – 2022 

La prévalence de ces troubles du neurodéveloppement s’élèvent à 10% des naissances, soit environ 70 000 enfants chaque année en France.

Forte de ce nouvel élan, la recherche française vient de décrocher une première place. Avec 5 projets retenus, la France se place en tête en nombre de projets coordonnées et financés dans le cadre du dernier appel à projet ERA-NET NEURON, réseau de 27 organismes de financement de la recherche et des ministères de 23 pays. L’objectif est de soutenir la recherche fondamentale, clinique et translationnelle, sur le cerveau et ses « maladies ».

« Ces résultats témoignent de la mise en œuvre effective du premier engagement de la stratégie nationale autisme au sein de troubles du neurodéveloppement 2018-2022 : « Remettre la science au cœur de la politique publique » ». 

« La recherche était hier cloisonnée entre l’autisme d’un côté et le TDAH, les troubles DYS, les troubles du développement intellectuel de l’autre. Elle souffrait également d’un manque d’attractivité auprès des jeunes chercheurs et cliniciens. Nous avons voulu donner une nouvelle dynamique en structurant une recherche d’excellence par la désignation de cinq centres d’excellences et la création d’un groupement d’intérêt scientifique (GIS) dédié aux TND. L’objectif est d’organiser cette recherche et lui donner une taille critique lui permettant d’accéder aux programmes de financements internationaux » souligne Claire Compagnon, déléguée interministérielle à la stratégie nationale pour l’autisme au sein de troubles du neurodéveloppement.

Durant ces deux premières années, le GIS Autisme et Troubles du Neuro-Développement a contribué massivement à la structuration de la recherche dans ce champ en fédérant des équipes d’excellence, labellisées par les grands instituts nationaux de recherche : CEA, CNRS, INRAE, INSERM, universités. Il couvre aujourd’hui l’ensemble du territoire national avec 114 équipes de recherche, soit plus de 600 chercheurs, toutes spécialités confondues : de la biologie moléculaire à la pratique clinique, et aux sciences humaines et sociales. Ses travaux sont organisés autour de quatre thématiques majeures : la période périnatale et la prématurité, les trajectoires de développement, la trajectoire évolutive de l’adolescence à l’âge adulte et les troubles du spectre de l’autisme à l’âge adulte.

Le GIS a développé une autre caractéristique essentielle celle de s’inscrire dans une recherche participative en constituant avec les 12 associations du Conseil National TSA-TND, le Groupe de Réflexion des Associations de Personnes concernées pour la Science (GRAPS). Les associations, chercheurs et cliniciens travaillent main dans la main au sein du GIS pour définir de nouvelles priorités de recherche. Cette articulation des savoirs savants et des savoirs profanes est un indicateur réel et important du changement de la recherche française dans ce domaine des TND.

Un des premiers sujets de recherche participative retenu a été la question si prégnante pour les familles du sommeil.  Un projet de recherche et d’innovations est en cours, qui ambitionne d’améliorer le suivi du sommeil des personnes avec TND au moyen d’objets connectés portatifs existants ou en développement (smartphones, actimètres, électroencéphalogrammes …), utilisables à domicile ou en institution. Mener ainsi des travaux de recherche en collaboration avec les personnes concernées et leurs familles est un moyen de travailler à partir des préoccupations des acteurs et de se rapprocher des besoins réels.

Pour aller plus loin
• Communiqué du secrétaire d’Etat auprès du Premier ministre chargée des Personnes Handicapées : « Accélération de la recherche française sur les troubles du neuro-développement (TND) », 12 janvier 2022.
Replay du 2ème colloque anniversaire du GIS disponible en ligne