La plupart du temps étudiées comme un ensemble nosographique homogène, les pensées suicidaires relèvent en réalité d’une expérience subjective complexe, largement variable d’un individu à l’autre et fluctuant en nature et en intensité dans le temps. De la même manière, les tentatives de suicide peuvent résulter de dynamiques psychopathologiques variables, depuis le processus suicidaire lent et progressif jusqu’au passage à l’acte rapide, réactionnel d’une intensification soudaine de la douleur morale (1). Du point de vue de la prédiction et de la prévention, les implications de cette phénoménologie sont fondamentales. Plutôt que de repérer les facteurs de risque de long terme, elles invitent davantage à s’efforcer d’évaluer et de comprendre les facteurs qui précèdent les conduites suicidaires de quelques minutes ou quelques heures. Malheureusement, les outils traditionnellement employés pour évaluer les pensées suicidaires sont inadéquats à capturer des dynamiques temporelles aussi fines.
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