N° 256 - Mars 2021

« Ça a été un choc, je me sentais coupable… »

Auteur(s) : Christine DURIF-BRUCKERT, chercheuse en psychologie sociale et anthropologue, Bruno CUVILLIER, chercheur en psychologie du travail, Édouard LEAUNE, praticien hospitalo-universitaireNbre de pages : 6
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Si la confrontation au suicide d’un patient constitue un évènement particulièrement déstabilisant au cours de l’internat en psychiatrie, il s’avère possible de le transformer en une expérience formatrice, à la condition d’un accompagnement institutionnel et pédagogique à la hauteur des effets qu’il induit chez ces jeunes praticiens.

Les études internationales démontrent que la perte d’un patient par suicide est fréquente au cours de l’internat en psychiatrie (Leaune, Olié & Vaiva 2021) et le plus souvent précoce dans le cursus. Une revue de la littérature internationale sur la prévalence et l’impact de cette expérience (Leaune et al. 2019) montre ainsi que près de la moitié (46,4 %) des internes en psychiatrie sont confrontés au décès d’un patient par suicide au cours de leur formation.
Trois types d’impacts sont décrits dans les suites de la confrontation à l’évènement : traumatique, émotionnel et professionnel.
– Des états de stress aigus sont ainsi fréquemment rapportés par les internes exposés, plus souvent que par les psychiatres séniors.
– Sur le plan émotionnel, la culpabilité, la tristesse et la sidération sont très fréquentes, pouvant durer jusqu’à plusieurs semaines.

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