Souffrance au travail des hospitaliers

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57 déclarations de cas de souffrance au travail ont été déposées en 2020 auprès de l'Observatoire de la souffrance au travail (Osat) de l'Intersyndicale des praticiens hospitaliers (APH), qui présente son bilan 2020. Chiffres et points clés.

Profil des déclarants

63% des déclarants sont des femmes. L’âge médian est de 53 ans (IQR 45-58). 84% des déclarants avaient un statut de Praticien Hospitalier temps Plein. 25 spécialités sont citées, en tête desquelles l’anesthésie-réanimation, la médecine d’urgences, la biologie et la gynéco-obstétrique. Le temps de travail médian déclaré pour les PH temps plein était de 48h (IQR 45-55).

Souffrance

Le niveau de souffrance sur une échelle de 1 à 10 est auto-évaluée à 8 par les déclarants (médiane, IQR 7-9), avec un danger imminent pour soi dans 58% des cas.
Cette souffrance avait pour conséquence des troubles du sommeil dans 86% des cas, des troubles anxio-dépressifs dans 66% des cas (avec nécessité d’un traitement anxiolytique ou anti-dépresseur dans 30% des cas) et des troubles alimentaires dans 37% des cas.

La souffrance avait entrainé un arrêt de travail de plus de 2 semaines dans 32% des cas. Les conséquences sur la vie personnelle se manifestaient par des difficultés dans le couple dans 28% des cas et avec les enfants dans 21% des cas. Des idées suicidaires étaient présentes dans  7% des cas. A noter 9% d’addictions déclarées (60% à l’alcool, 20% au tranquillisants, 20% aux antalgiques). 19% ont déclaré avoir subi un traumatisme psychologique.

La principale solution retenue par le déclarant était la soustraction à l’activité (recherche de mutation : 25%, projet de démission : 40%).

Les principales causes attribuées à la souffrance par les déclarants sont un arbitraire flagrant lié à la gouvernance dans l’établissement et une présomption de harcèlement moral au travail (51% des déclarations), une désorganisation grave et chronique du service (46%), des déficits en personnels médicaux (44%).  39% déclaraient une surcharge émotionnelle, 26% déclaraient souffrir de la désorganisation liée à la crise sanitaire, 16% une insuffisance de moyens de protection individuels.