D’un rien à l’autre, une continuité se tisse qui marque les points de la rencontre. Ces instants fragiles, ces petits riens sont ainsi l’essentiel du soin. Ils impliquent de prêter attention à l’autre, de le considérer comme un sujet qui sait ce qui est bien pour lui, et de tenter de construire un échange ou une série d’interactions pour atteindre des objectifs communs. Au-delà des protocoles de soins et des fiches techniques, une certaine façon d’être ouvert à l’autre, de laisser quelque chose de lui pénétrer en nous.
Le moindre des soins
Au sommaire de ce dossier
Le soin, ce presque rien
Les « petits soins », qui traduisent le souci de l’autre, le respect du savoir qu’il a sur son propre fonctionnement, sont à la base de l’accompagnement du patient et constituent l’espace privilégié des soins infirmiers.
» Pourquoi ne pas leur faire plaisir ? «
La possibilité pour l’infirmier psychiatrique d’intégrer dans l’exercice de son
métier des actes de soins non prévus expressément dans son contrat de travail suppose qu’il ne se sente pas menacé dans son identité professionnelle (1).
Leurs mots ont-ils un sens ?
Avec le patient dit « dément », il est important de trouver des espaces temps,
droits privilégiés de rencontres, D’expressions, où le non-verbal peut trouver sa place, où chacun prend le temps de s’exprimer dans son propre mode de communication.
L’essence des soins
Les soins que l’on dit « petits » sont en réalité d’une importance capitale. Signes de l’attention portée à la personne, à ses valeurs, ils permettent
de prévenir ou d’adoucir les actes de soins plus agressifs.
Une journée de petits riens
La clinique de La Borde, haut lieu de la psychothérapie institutionnelle, privilégie le lien social, la convivialité au quotidien, depuis les petites marques d’attention, le respect des rythmes de chacun, jusqu’au club
thérapeutique, géré par les patients.
Sociothérapie
À oublier la vie sociale, la vie de tous les jours, les établissements sont à nouveau envahis par des symptômes comme le gâtisme et l’agitation que la psychothérapie institutionnelle avait traités bien avant l’invention des neuroleptiques et des antidépresseurs.
L’invisibilité du soin
Ces petits riens que l’on a du mal à considérer comme du soin sont pourtant
les plus indispensables, parce qu’ils font surgir un espace de rencontre.
Regard sensible d’un chercheur à l’hôpital
Travailler au contact de patients « dérangeants » fragilise les soignants
en accentuant leurs émotions et les contraint au refoulement, peu propice au soin.
Atmosphère…! Atmosphère…
Entretien avec Chantal Lachenaye-Llanas, directrice de l’accréditation à l’Anaes (1), et Maryse Boulongne, responsable du service des experts visiteurs
à l’Anaes.