Dans les schizophrénies, habiter ne va pas de soi. L’accompagnement au logement est donc déterminant pour le maintien des patients dans la communauté. Cet accompagnement parfois difficile et infructueux doit être considéré à la lumière d’une clinique de l’habiter, pour penser l’inscription dans un « chez soi ». Par ailleurs, face aux retentissements de la maladie sur le fonctionnement quotidien, les soignants peuvent s’appuyer sur les outils de la réhabilitation psychosociale, en particulier ceux de la remédiation cognitive.
Schizophrénie : habiter un logement ?
Au sommaire de ce dossier
Schizophrénies et clinique de l’habiter
Les schizophrénies sont des pathologies de l’habiter. L’accompagnement au logement est donc déterminant pour le maintien dans la communauté des personnes qui en
souffrent. Rappels de quelques éléments de compréhension de la clinique de l’habiter.
Psychiatrie et logement : enjeux actuels
Ancrés dans l’expérience de la psychiatrie de secteur, de multiples dispositifs d’accompagnement au logement se sont développés. Mais ils restent mal connus et peu valorisés. Il faut aujourd’hui stimuler l’élaboration de pratiques pluriprofessionnelles, mutualiser la gestion des dispositifs pour rendre lisible l’action de la psychiatrie.
« Habitat et accompagnement ne vont pas l’un sans l’autre ! »
Pour l’entourage familial, le logement d’un proche reste une lourde charge mentale et financière. L’Union nationale des amis et familles de personnes malades et/ou handicapées psychiques (Unafam) réclame un plan d’actions avec une palette de réponses adaptées et regrette le manque d’engagement des soignants sur ces questions.
Quels outils pour évaluer la capcité à habiter ?
L’accompagnement vers le logement d’une personne souffrant de schizophrénie suppose de bien déterminer en amont ses ressources et ses faiblesses, en fonction du retentissement de la maladie sur son fonctionnement quotidien. La psychométrie peut apporter une aide précieuse.
Psychose, troubles cognitifs et logement
Pourquoi la schizophrénie rend-elle si difficile le fait d’habiter seul ? Face à un retentissement fonctionnel important de la pathologie, la remédiation cognitive permet de réduire les déficits cognitifs, favorisant ainsi qualité de vie et autonomie.
Une équipe psy dédiée au logement
Dans le XXe arrondissement de Paris, une « Équipe dédiée de psychiatrie/Bailleurs sociaux » intervient auprès de locataires en souffrance psychosociale afin d’évaluer, d’accompagner et d’orienter au mieux ceux qui relèvent de soins spécialisés psychiatriques.
Le SAMSAH’Appart, espace d’évaluation et d’apprentissage
Dans une approche alliant ergonomie et neuropsychologie, le SAMSAH Prépsy a élaboré un outil innovant qui propose entre autres un lieu de mises en situation pour évaluer et développer les capabilités de jeunes adultes atteints de troubles psychiques émergents.
Les différents logements d’Henri
Au sein d’une unité de réhabilitation, un dispositif logement déploie plusieurs offres en partenariat avec une association. Illustration avec le parcours d’Henri, un patient souffrant de psychose qui passe de l’hôpital à un appartement d’urgence puis de transition.
L’habitat, une opportunité psychothérapique ?
Lorsqu’un patient accepte d’accueillir un soignant chez lui, il lui livre, inconsciemment, quantité de messages. L’habitat devient ainsi le véhicule d’une communication psychique entre lui et le soignant, il fait alors partie du soin.
Habiter le soin pour soigner l’habitat ?
Pouvoir habiter la relation d’aide serait un préalable avant de pouvoir habiter un logement, ce qui suppose que le soin puisse également être habité par ceux qui le prodiguent…
Schizohphrénie et logement : bibliographie
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Et aussi dans ce numéro
L’accès au dossier médical, un droit fondamental du patient
Tous les patients, y compris ceux pris en charge en psychiatrie, ont le droit d’accéder au contenu de leur
dossier médical, dans certaines conditions de consultation. Repères théoriques (première partie, 1).
La réhabilitation psychosociale a enfin son ouvrage de référence
Cet imposant Traité constitue une véritable photographie du champ de la réhabilitation psychosociale. Entretien avec le Pr Nicolas Franck, psychiatre et praticien hospitalier au CH Le Vinatier, qui a dirigé et coordonné cet ouvrage collectif.
Faire chanter le soin
David, 15 ans, est un adolescent autiste très régressé avec qui il est extrêmement difficile de communiquer. La musique parvient pourtant à l’émouvoir.
Le complexe comme modèle de relation aux autres
Réhabilitation : évaluer le profil occupationnel
En psychiatrie, le MOHOST (Model of Human Occupation Screening Tool), utilisé en ergothérapie, permet de préciser le profil occupationnel des patients, puis de définir des objectifs personnalisés en accord avec leurs valeurs et habitudes, en lien avec leur environnement.