L’auteur, Philippe Cado, pair-aidant et diplômé en philosophie, partage un texte né d’une proposition du Lab-ah en vue de faire entendre sa voix d’usager de la psychiatrie à la journée d’études du GHU Paris Neurosciences & Psychiatrie : « Au-delà du guichet, l’art de l’accueil dans les lieux de soins », le 1er avril prochain. L’auteur précise que seule l’introduction et sa première partie ont été prononcées lors de cette journée. On s’apercevra assez vite que le thème de l’accueil n’a pas été la préoccupation principale de Philippe Cado. « J’ai dérivé pour mettre en œuvre et illustrer une vision globale défendue par le psychanalyste Anton Ehrenzweig. J’assume cette dérive fidèle en cela aux thèses de cet auteur. Trois occasions de collaborer avec le Lab-ah m’auront permis d’affiner ce point de vue d’usager jeté sur l’ensemble de la psychiatrie découverte ainsi à nouveaux frais. Une proposition de faire avec nous, usagers ou patients, s’y trouve en même temps défendue. Peut-être deviendra-t-elle, un jour, routine à mettre à jour à l’hôpital... »
« Quant à l’insuffisance de la psychologie […], elle résulte d’une contradiction évidente entre la prétention à l’universel et l’évidente subjectivité de l’expérience; car par la psychologie je sais tout esprit [ou tout psychisme, au moins dans cette citation tronquée] et tout autre moi; mais par elle je ne sais que moi. Dans le fait l’esprit existe autrement, et s’instruit autrement. Il ne se connaît pas en soi et ne se fait pas libre en soi; il se connaît par ses œuvres, et il est libre par ses œuvres. Dans le fait la psychologie suppose la culture humaine, l’expérience humaine, le commerce, le droit, la cité, aussi la poésie et la religion. Son vrai nom est philosophie ». Alain, Hegel in Les Passions et la Sagesse, Gallimard, 1960 (2002), Pléiade, p. 1039.
La demande pressante du directeur d’hôpital, sous entendue dans sa question de savoir quelles routines devaient être mises à jour, doit tout d’abord être replacée dans son contexte, à savoir la première réunion (en visioconférence) du Comité de pilotage (ou COPIL) ayant trait à la création et au suivi d’une charte des accueils en milieu hospitalier. Outre des représentants de différents secteurs d’activité, y étaient conviés, via le Lab-ah (Laboratoire de l’accueil et de l’hospitalité) des usagers ou « personnes concernées ». Mais par quoi ? Par la maladie ou ce sujet de l’accueil à l’hôpital ? La difficulté à nous nommer, à éviter les mots « patient », « malade » et encore moins « fou » avait fait ressortir cette expression extraite d’un questionnaire de satisfaction. L’état dans lequel je me trouvais, après une nuit blanche à lire « Les propos sur la peinture du moine Citrouille-amère », m’avait fait, moi, usager ou « personne concernée », relever toute l’ambiguïté en cette occasion de cette dernière expression.
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