Médicaments : sécuriser l’utilisation du paracétamol, de l’ibuprofène et de l’aspirine

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L’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) veut renforcer le rôle de conseil du pharmacien pour l’utilisation des médicaments[1]  contenant du paracétamol et certains anti-inflammatoires non stéroïdiens (ibuprofène et aspirine). Ainsi, l’ANSM souhaite que ces médicaments, toujours disponibles sans ordonnance, ne soient plus présentés en libre accès dans les pharmacies à compter de janvier 2020. Cette mesure viserait à sécuriser l’utilisation de ces médicaments. Dans ce contexte, une phase contradictoire vient d’être initiée par l’ANSM auprès des laboratoires concernés.

Le paracétamol et les AINS sont les médicaments les plus utilisés en automédication comme antalgiques (anti-douleurs) ou antipyrétiques (anti-fièvre) chez les adultes et les enfants. Actuellement certains de ces médicaments1 peuvent être placés en libre accès dans la pharmacie.

Ces médicaments sont sûrs et efficaces lorsqu’ils sont correctement utilisés, mais présentent des risques lors d’une utilisation inadéquate.

En effet, le paracétamol peut entraîner des lésions graves du foie dans certains cas de surdosage, pouvant conduire à des greffes du foie (1ère  cause de greffe hépatique d’origine médicamenteuse en France). Les AINS sont notamment susceptibles d’être à l’origine de complications rénales, de complications infectieuses graves et sont toxiques pour le fœtus en cas d’exposition à partir du début du 6ème  mois de grossesse (au-delà de 24 semaines d’aménorrhée).

Afin de favoriser le bon usage de ces médicaments d’utilisation courante, l’ANSM souhaite qu’ils ne soient plus en libre accès et soient tous placés derrière le comptoir du pharmacien, renforçant ainsi son rôle de conseil auprès des patients qui souhaitent en disposer en particulier sans ordonnance. 

Cette mesure s’inscrit dans la continuité des actions menées par l’Agence pour sécuriser l’utilisation de ces médicaments, notamment l’arrivée dans les prochains mois d’un message sur les boîtes des médicaments contenant du paracétamol afin d’alerter sur le risque pour le foie en cas de surdosage

En cas de douleur et/ou fièvre, notamment dans un contexte d’infection courante comme une angine ou une toux, l’ANSM rappelle aux patients et aux professionnels de santé de privilégier l’utilisation du paracétamol en respectant les règles de bon usage :

  • Prendre la dose la plus faible, le moins longtemps possibleRespecter la dose maximale par prise, la dose maximale quotidienne, l’intervalle minimum entre les prises et la durée maximale de traitement recommandée (3 jours en cas de fièvre, 5 jours en cas de douleur, en l’absence d’ordonnance)
  • Vérifier la présence de paracétamol dans les autres médicaments (utilisés pour douleurs, fièvre, allergies, symptômes du rhume ou état grippal)
  • Alerter les populations particulières (-50kg, insuffisance hépatique légère à modérée, insuffisance rénale sévère, alcoolisme chronique…)

En cas d’utilisation d’un AINS :

  • Utiliser les AINS à la dose minimale efficace, pendant la durée la plus courte
  • Arrêter le traitement dès la disparition des symptômes
  • Eviter les AINS en cas de varicelle
  • Ne pas prolonger le traitement au-delà de 3 jours en cas de fièvre
  • Ne pas prolonger le traitement au-delà de 5 jours en cas de douleur
  • Ne pas prendre deux médicaments AINS en même temps

L’ANSM rappelle que tous les AINS sont contre-indiqués à partir du début du 6ème mois de grossesse.

[1]  Certaines spécialités à base de paracétamol seul ou en association et certaines spécialités à base d’ibuprofène ou d’acide acetyl salicylique.

ANSM, point d'information du 3 octobre 2019.