La pensée clinique de J. Mc Dougall à Saumery

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Depuis 2002, l'association culturelle de la Clinique de Saumery propose un colloque autour de la pensée clinique de la psychanalyste Joyce Mc Dougall. Comment envisager les symptômes en tant que mécanismes exceptionnels de survie et les applaudir sans juger ? Comment mettre en valeur le transfert négatif en toute circonstance et garder la disponibilité active d’en être constamment l’objet ? Comment  reconnaître la souffrance infantile, confrontée à la sexualité qui s’impose, quel que soit l’âge du patient ? Comment articuler le saugrenu de la fantasmatique, en y reconnaissant l’impossible solution à l’instabilité mouvante entre le psychique, le somatique et le germinal ? Comment articuler les expériences d’attachement primaire aux difficultés des patients adultes sans les infantiliser ?

A ces questions, Joyce McDougall ne donnait pas de réponse. Elle les développait, soucieuse de ne pas se satisfaire de solutions normopathiques. A travers les témoignages et expériences d’analystes et d’anciens analysants, ce colloque tente d’en poursuivre un développement critique.

Sophie Pertuy, psychologue clinicienne, nous rapporte l'ambiance des dernières journées qui se sont tenues les 1 et 2 juin. 

– Antoine Fontaine a ouvert la séance autour de la pensée clinique de Joyce Mc Dougall.

– Marcianne Blévis nous a presque coupé le souffle par sa brillante élocution autour des  « fantasmes archaïques, entrée ou sortie d’une crise somatique ? »

– François Levy a su nous faire partager avec un humour certain de ses souvenirs avec Joyce Mc Dougall, intitulant son propos «  l’élégance britannique du Kiwi parisien »…

Puis est vite arrivée la pause déjeuner où nous fûmes servis avec raffinement et  beaucoup de sourires par l’équipe des « cuisiniers en herbe » dans les douves du château. Grillades, légumes en couleur, fruits rouges ornés d’un ruban de chantilly  ont réjoui nos papilles.

L’après midi s’est déclinée en quatre ateliers :

– Joyce et la supervision  avec Derek Humphreys, Claude Gilles, Claire Mathisejsen ;

– La solitude somatique  avec l’association culturelle de Saumery ;

– Subjectivation par un groupe de lecture de Joyce McDougall  avec Hélène C. Priest, Marie Sicard Devillard;

– Le corps en séance avec Amaro de Villanova, Anaïs Romagny, Suzanne Mac Donald et nous autres… apprenant comment mettre l’accent sur le sensoriel pour y décrypter la traces d’affects indifférenciés dans un bourbier de peaux, d’odeurs, de sons, entre vide et trop plein…  comment arpenter le vertige, démêler les éprouvés confinés bien souvent dans une solitude glaciale et chercher une aile chaude en l’autre. Anaïs nous a fait part d’un de ses accompagnements à fleur de main…à fleur de peau….à fleur de silence pour panser les maux et tenter de penser les mots …

La fin d’après midi s’est faufilée dans l’heure du soir en passant par l’atelier des arts vivants. Sur scène se sont succédés les spectacles tout en  musique, en chansons,  et chiffons de grand style… le défilé de mode a en effet ravi, voire ému, l’ensemble  des spectateurs, qui ont pu ensuite partagé leur enchantement avec les artistes autour d’un cocktail plein de joie.

Le dimanche matin

La séance a repris avec Ana de Staal à propos de  « deux lectures possibles d’une somatisation courante ».

Amaro de Villanova a rebondi  sur sa  parole illustrant par trois cas les notions de transfert négatif, transfert primitif… du comment faire tintinnabuler le transfert en séance …

Antoine  Fontaine a clôturé  le colloque si vivifiant  de tous ces riches échanges autour de Joyce McDougall.

Une rencontre des théories dans la chair  des mots qui se plaisent, se déplaisent, s’émoustillent,  se chicanent, se fuient, se quittent, se reconnaissent, se mêlent au tissu de la pensée comme un tissage qui maintient l’état d’être

Un grand merci à tous ceux et celles qui ont contribué à rendre ces journées …inoubliables… l’empreinte dans le cœur va durer.