Longtemps réservés aux patients non observants, les antipsychotiques injectables à action prolongée ne sont plus seulement utilisés comme outil de la contrainte. Dans le cadre de soins librement consentis, dès le début de la maladie, ils viennent soutenir l’espoir des patients de ne plus perdre le contrôle d’eux-mêmes, et de tendre vers la « normalité ». Dans ce contexte, l’infirmière doit veiller à la qualité de la relation engagée pendant ce soin.
Le moment de l'antipsychotique à action prolongée
Au sommaire de ce dossier
Les antipsychotiques d’action prolongée en pratique clinique
Quels sont les bénéfices des antipsychotiques d’action prolongée? Si les dernières recommandations préconisent
leur utilisation dès le premier épisode, on constate que leur sous-utilisation est associée à un manque de connaissances et à des représentations négatives.
« Je suis passé à l’injectable… »
« Numenuial, diagnostiqué souffrant de schizophrénie » partage son quotidien dans un blog. Il évoque ses insomnies, ses hallucinations, ses hospitalisations et bien sûr ses médicaments. Depuis 2014, il publie une série de billets sur son passage d’un traitement antipsychotique oral à une forme injectable à action prolongée. Extraits choisis.
APAP : de la contrainte à la quête de normalité
Si, dans les phases aiguës de la schizophrénie, l’injection d’antipsychotique représente une capitulation, le sujet qui se rétablit apprend à en faire un outil de routine au service de la reconstruction de soi et de lutte pour la normalité.
L’APAP : « Un traitement pour m’épauler »
Les parcours de soin de Stéphane et de Patrick illustrent comment la dimension relationnelle de l’injection
intramusculaire d’antipsychotique à action prolongée peut se déplier et venir soutenir la continuité des soins.
Pourtant, au départ, aucun d’eux n’est demandeur de ce type de prise en charge.
APAP : du soin contre de la confiance
Grâce ou malgré l’antipsychotique à action prolongée, le soignant doit maintenir un lien et accompagner le patient psychotique jusque dans l’élaboration de son délire.
Une relation à action prolongée
Que sait la personne psychotique à propos de son traitement à action prolongée ? L’éducation thérapeutique
du patient lui propose un espace pour ses questions et ses doutes, pour visualiser le soin, entendre ses pairs et
cheminer avec eux.
Antipsychotique à action prolongée et déni psychologique
Le changement d’image des traitements à action prolongée devrait être favorisé par un travail collectif, permettant ainsi une élaboration des gestes quotidiens, marqués par le déni psychotique.
Pratiquer l’injection intramusculaire d’APAP
L’injection intramusculaire est un geste invasif relativement simple mais qui nécessite rigueur et précision. Comment ce soin est-il enseigné aux étudiants en soins infirmiers ? Repères techniques.
Le « droit de l’injection » dans les soins infirmiers
Même s’il n’existe pas à proprement parler de « droit de l’injection », il est possible de recenser plusieurs
dispositions réglementaires qui viennent encadrer la pratique quotidienne.
Pour en savoir plus du N°197
Chaque mois, le réseau documentaire en santé mentale, Ascodocpsy, propose des éléments de bibliographie en lien avec la thématique du dossier : « Le moment de l’APAP ».
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Hyperactif et infantile, Meddy a tendance à exaspérer les soignants comme les autres patients de l’hôpital de jour… Pas facile de « prendre soin » de lui !
Des contes pour cheminer vers soi
Le cadre thérapeutique d’un atelier à médiation tient une place essentielle dans l’émergence, chez des patients
psychotiques, de contenus psychiques auparavant impensables. Repères théoriques et illustrations cliniques.