Si devenir mère est, pour toute femme, une étape singulière, qu’en est-il pour celles qui souffrent de schizophrénie ? Les équipes soignantes se posent cette question avec d’autant plus d’acuité que les naissances d’enfants de mères schizophrènes sont aujourd’hui en augmentation. Pour travailler le désir d’enfant, accompagner la grossesse, puis la naissance du bébé, un réseau étayant doit se constituer. La pathologie maternelle ne doit pas, en effet, empêcher la mère « d’être maman » ou l’enfant « d’avoir une mère » ; un défi clinique entre pugnacité et parfois impuissance…
Schizophrénie et maternité
Au sommaire de ce dossier
Schizophrénie, maternité et parentalité
Accepter de déceler et d’exploiter le potentiel des mères schizophrènes, c’est aussi délimiter le champ de leurs compétences. Il ne s’agit plus de parler de « bons » ou de « mauvais » parents, « capables » ou « incapables », mais plutôt de parents à « temps plein » ou à « temps partiel ».
Le nourrisson et sa mère psychotique
Le nourrisson, dans une relation symbiotique avec sa mère, est tout particulièrement exposé à être « inclus » dans la maladie schizophrénique, dans le délire maternel. C’est peut-être parce qu’il est « follement » investi par sa mère qu’il va trouver la force de s’organiser en mettant en place des mécanismes d’adaptation et de défense.
Accompagner le désir de grossesse et d’enfant
La Consultation d’Information, de Conseils et d’Orientation (CICO) offre une possibilité aux femmes souffrant de troubles psychiques (et à leur conjoint) d’avoir accès à une information éclairée sur les enjeux complexes de la grossesse et des relations précoces mère-enfant et parent-enfant.
Schizophrénie, grossesse et psychotropes
De manière générale, l’influence de la prise de médicaments sur l’enfant à naître pendant la grossesse d’une mère schizophrène est différente selon la période (embryonnaire ou foetale). Parce qu’aucun psychotrope n’est contre-indiqué de façon formelle, devant une grossesse « sous psychotrope », il faut avant tout rassurer la patiente.
Amalia veut un bébé toute seule…
Auprès des équipes de maternité qui prennent en charge les mères schizophrènes, le psychiatre fait lien entre les différents intervenants et occupe une position tierce qui permet de mieux différencier les places et les émotions de chacun. L’histoire d’Amalia en témoigne.
Maternité, psychose et suivi à domicile
Dès l’annonce du désir de grossesse ou de la maternité à venir d’une femme souffrant de psychose, l’équipe soignante de secteur, forte de l’alliance thérapeutique établie au cours d’un suivi régulier, organise au plus tôt, et à domicile, un accompagnement « sur mesure » basée sur le réseau.
De l’intérêt de l’enfant…
L’expérience de l’unité mère-bébé de Brumath montre que seules les mères atteintes de schizophrénie, bien stabilisées, bénéficiant d’un milieu socio-économique de qualité et de la présence d’un conjoint non malade, sont susceptibles d’élever leur bébé au quotidien. Pour toutes les autres, bien souvent, le placement de l’enfant reste nécessaire.
A l’unité mère-bébé…
Les objectifs du travail en unité mère-bébé sont clairs : éviter que l’enfant ne devienne un persécuteur pour sa mère schizophrène, aider à trouver la « bonne distance » et le « bon temps » pour que la dyade puisse exister sans que la pathologie maternelle empêche la mère « d’être maman » ou l’enfant « d’avoir une mère ».
Parcours de mères
La pratique clinique montre que tout est possible lorsque les situations difficiles sont retravaillées avec les femmes schizophrènes enceintes ou devenues mères. Un accompagnement spécifique leur permet souvent de mieux se soigner et de gagner en sécurité. Être malade est une chose, devenir mère en est une autre…
La vie de Bryan…
Autour de Bryan, placé en pouponnière, les professionnels s’engagent et s’affairent pour préserver le lien mère-enfant et père-enfant ; une articulation fragile qui prépare le placement de Bryan en famille d’accueil…
Les grands-parents à l’épreuve de la psychose
Au sein de l’Union nationale des amis et familles de malades psychiques (Unafam) des groupes de paroles destinés aux grands-parents leur permettent d’évoquer cette nouvelle fonction vécue entre culpabilité, non-dits, tiraillements et parfois impuissance…
Ma mère entendait des voix…
Que deviennent les enfants de mère schizophrène et quels sont les risques psychologiques qu’ils encourent ? La clinique de leur devenir souligne la complexité de cette problématique, entre pathologie avérée, hypermaturation et résilience…