24-25 juin 2021 - Brest et/ou en visioconférence

Pertes, ruptures et séparations

FacebookTwitterLinkedInEmail

13e Congrès national sur la parentalité et les liens familiaux

Les pertes, les ruptures, les séparations… émaillent la vie de famille et mettent en tension, de manière parfois violente, les liens familiaux et les sujets qui y prennent place. Du début jusqu’à la fin de la vie. Les conflits conjugaux ou filiaux, les histoires de familles, les secrets et les révélations, les accidents de vie… et de mort… Il n’est pas d’existence qui ne suppose d’être confronté à une perte, à une rupture, à une séparation. Les parents, leurs propres parents, les enfants et les adolescents font face, comme ils le peuvent à ce qui vient altérer les liens, fracasser les vies, abîmer les destins, parfois très tôt. Ils font face, si possible, et possiblement en s’aidant les uns les autres. Dans le couple, entre frères et sœurs. D’une génération à l’autre.

Mais face aux malheurs, les solidarités intrafamiliales ne suffisent pas. Il arrive même qu’elles soient vaines, impossibles à mobiliser, voire contreproductives.

Les professionnels de l’action sociale, éducative, thérapeutique… sont alors convoqués auprès des familles, à cet endroit précis où les liens font mal, pour aider, écouter et accompagner les sujets dans l’épreuve. Pour la surmonter et la dépasser. Si possible pour la prévenir. Parfois sans pouvoir faire autrement hélas que d’en amplifier les effets, tout particulièrement lorsque les discours ambiants (culturels, politiques, institutionnels) s’avèrent adverses voire hostiles.

Mais les séparations ne sont-elles pas aussi nécessaires aux liens sociaux en général, et familiaux en particulier ? Le sujet ne naît-il pas qu’à la condition de s’extraire de sa condition d’origine – la génération d’où il vient – et ne grandit-il donc pas qu’à la faveur de multiples expériences de séparations, de ruptures et de pertes qui émaillent mais également balisent voire structurent, du début de la vie jusqu’à la fin de la vie, son existence ?

Il s’agit alors non seulement de veiller à ce que l’épreuve ne soit pas trop douloureuse, mais également qu’elle soit possible ! La vie ne se fonde à cet égard que sur des deuils successifs à accomplir à chaque étape de la vie pour arriver à la plénitude de l’étape suivante, jusqu’à la dernière. La séparation n’est, dans ce sens-là, que l’envers d’un seul et même processus dont l’autre face est l’attachement. L’un étant aussi nécessaire que l’autre à la vie humaine, c’est-à-dire à la subjectivité et aux relations.

C’est donc l’essence même du lien, social en général et familial en particulier, et des désirs qui s’y déploient, qu’il s’agit d’analyser, de générer, d’accompagner, et de traiter si besoin, dans sa double dimension. Car s’y met en tension, dans la rencontre, aux fins de participer de la naissance du sujet et de son déploiement tout au long de sa vie, la dialectique de la séparation et des re-trouvailles, de la perte et de la ré-paration, de la rupture et de la ré-conciliation.

Rens. : communication@parentel.org, https://www.parentel.org/rubrique8.html