21-22 octobre 2021 - Bruxelles

Cadre clinique et tendresse, quelles articulations ?

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Colloque des cliniques du psychotraumatisme

« L’engagement et la créativité du thérapeute, psychothérapeute, psychanalyste, supposent un désir, désir de transformer la détresse, et ce désir nous interroge forcément, car il promeut une qualité relationnelle active de la part du thérapeute avec la clinique du traumatisme extrême, qui va au-delà sans doute de la seule bienveillance ou de l’empathie, et implique d’autres développements que ceux portés par le seul concept d’attachement. A ce titre, une notion nous semble féconde à être mise dialectiquement en travail avec celles d’attachement, d’empathie, de transfert ou contre-transfert amoureux : la tendresse. Nous avons organisé un premier colloque sur ces questions en novembre 2019.

Freud a fait évoluer sa conception de la tendresse au-delà du courant tendre, auto-conservatif, des premiers temps, vers une pulsion sexuelle inhibée quant au but. Il est intéressant de constater que la tendresse chez Freud soit passée du registre auto-conservatif au registre sexuel, c’est-à-dire deux registres antagonistes.
Certains psychanalystes parlent d’une « pulsion d’attachement » voire d’un « désir d’attachement ». Cette pulsion d’attachement, permettrait de jeter un pont entre la théorie freudienne des pulsions et la relation d’objet comme avec celle de l’attachement. On a quelquefois rapproché le « courant tendre » de Freud du concept d’attachement. La tendresse et l’attachement ou la pulsion d’attachement sont-ils donc du même registre ?

Attachement, courant tendre, pulsionnel des origines non encore sexualisé, pulsion de tendresse, pulsion d’attachement, pulsion sexuelle inhibée quant au but, tendresse ; les options sont multiples. Peut-on s’autoriser, de plus, à tenter une compréhension de la tendresse vers une troisième voie : celle d’un pont entre attachement et psychosexualité qui alimenterait leur étayage, mais différemment d’une pulsion originaire comme celle de la pulsion d’attachement ? C’est à dire comme issue de la rencontre entre détresse et sexualité, issue d’une transformation et vectrice de transformations ? Est-ce simplement une pulsion sexuelle inhibée quant au but ou autre chose ?

Lors des dernières journées sur l’engagement et la créativité du thérapeute avec le traumatisme psychique nous avons discuté la notion de tendresse en regard de celle d’attachement, de les mettre en dialectique, questionner leurs cohérences, pertinences ou apories, au regard de la clinique du traumatisme dans certaines de ses facettes : précoce, cumulatif, récent, ou à travers la maladie grave, chez le nourrisson, chez l’adulte, et de ce qu’elle impose au thérapeute en termes de travail sur les transferts et sur sa pratique.

Nous chercherons lors de nos prochaines journées à développer nos élaborations clinico-théoriques en nous penchant sur l’articulation entre la tendresse (suivant les différentes élaborations) et le cadre psychanalytique, psychothérapeutique, thérapeutique. Ferenczi n’est pas loin, avec la question de l’élasticité de la technique. Cette fois ci nous déploierons ces questions pas seulement en regard de la clinique du psychotraumatisme mais en les élargissant à toutes les rencontres cliniques. En deçà des élaborations métapsychologiques, qu’est-ce que la tendresse au regard du cadre psychanalytique et des dispositifs s’en inspirant ? Une hérésie ? Un mal nécessaire ? Une impasse ? Il se peut aussi que la tendresse constitue le terreau fertile à la base de tout travail s’étayant sur la rencontre intersubjective et le déploiement des relations transférentielles. »

Rens. : psychotrauma@chapelle-aux-champs.be, www.chapelle-aux-champs.be

N° 224 - Janvier 2018

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