Hors-série - Août 2022

Éco-anxiété, un enjeu de santé mentale ?

Auteur(s) : Julie DONJON, chargée de projet régional, co-référente santé mentaleNbre de pages : 8
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L’éco-anxiété n’est pas une maladie, mais elle peut créer détresse et souffrance. Dans un contexte global d’intensification de la crise écologique, les professionnels de santé mentale doivent se former pour accompagner les personnes éco-anxieuses. état des connaissances et enjeux pour le clinicien.

Mal-être émotionnel très présent dans la société, l’éco-anxiété est aujourd’hui bien plus qu’un terme à la mode sur les réseaux sociaux. Largement utilisée par les médias, sa définition ne fait cependant pas l’objet d’un consensus scientifique et les études cliniques et épidémiologiques manquent encore. Au-delà de l’anxiété, une large palette d’émotions (tristesse, culpabilité, angoisse, mélancolie, impuissance, colère ou espoir…) peut être ressentie face à la crise écologique, que des leviers individuels et collectifs peuvent accompagner.

– La notion d’éco-anxiété a été conceptualisée en 1997 par la médecin-chercheure en santé publique V. Lapaige (2020). Elle peut être définie comme une forme d’anxiété, d’appréhension et de stress liés au changement climatique et aux menaces constatées ou anticipées sur les écosystèmes. Chez les personnes qui n’ont pas personnellement subi d’impacts directs, elle est également perçue comme une forme de stress « prétraumatique » déclenché par une projection vers l’avenir, en lien avec la prise de conscience écologique (Van Susteren, 2016). Ce qui est donc nouveau n’est pas le ressenti en lui-même, mais la cause qui la génère (Schmerber, 2022) et qui réactive l’angoisse de finitude, pour soi et pour l’humanité (Sutter, 2020).