Un guide pour « Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital »

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Le Resah (groupe d’intérêt public) publie un guide intitulé « Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital », rappelant avec force qu’en matière de qualité de vie au travail (QVT), les personnels hospitaliers demeurent les vecteurs essentiels de la qualité des soins et de la performance globale ; la santé des patients rimant avec celle des soignants.

Traduits imparfaitement par plusieurs indicateurs (absentéisme, turnover, changement de carrière…), le mal-être et l’épuisement professionnel qui peuvent être rencontrés dans les établissements de santé ne sont sans conséquences pour la propre santé des soignants et pour celle de leurs patients. La Haute autorité de santé (HAS) rappelle sans cesse que qualité de vie au travail des personnels soignants et qualité et sécurité des soins dispensés vont irrémédiablement de pair. Un constat plus encore d’actualité depuis le début de la crise sanitaire.

Les experts de la QVT sont unanimes sur le sujet. « La qualité du management de proximité, la capacité de l’établissement à offrir aux personnels des lieux d’échanges collectifs, la valorisation et la reconnaissance des équipes, la montée en compétence par la formation continue sont des étapes clefs d’un meilleur environnement de travail ».

Ce guide proposé par le Resah, rappelle que la qualité de vie au travail, concept polymorphe, part intégrante du développement durable, ne peut se réduire à la prévention des risques psycho-sociaux (RPS). Rassemblée dans un projet social intégré au projet d’établissement, elle se concrétise sous bien des aspects : la valeur des
missions accomplies chaque jour, l’organisation de l’hôpital, les relations sociales, l’entente au sein du collectif, les possibilités d’évolution, l’équilibre entre l’investissement professionnel et la vie personnelle, sans oublier l’amélioration des conditions de travail. Il s’agit donc aujourd’hui de manager « autrement », de moderniser le cadre de travail, tout en préservant la santé des équipes.

« Horaires décalés, rappel pour des urgences, astreintes de jour et de nuit, travail le samedi, le dimanche et les jours fériés : les plannings, parfois bouleversés, des personnels soignants ont inévitablement un impact sur la vie personnelle et familiale rendue particulièrement compliquée »

Matthieu Sibé, maître de conférences en sciences de gestion à l’Institut de santé publique, d’épidémiologie et de développement de l’Université de Bordeaux, le souligne, « pour rendre possible le fait que les agents hospitaliers soient plus heureux au travail, je pense qu’il faut d’abord leur faire confiance, accepter de les rendre plus autonomes dans la réalisation de leurs missions. Ensuite leur donner la possibilité de s’exprimer et d’agir sur leurs conditions de travail, leur montrer qu’ils sont soutenus. Ce dialogue est une obligation managériale. Il doit s’effectuer jusqu’aux plus petites entités de vie professionnelle, au plus près de la réalisation des activités« .

« La perception de la qualité de vie au travail est souvent jugée dégradée lorsque les équipes soignantes n’ont pas le sentiment d’avoir suffisamment consacré du temps à leurs patients. Leur permettre de se recentrer sur le cœur de métier est possible en actionnant plusieurs leviers ».

Guide Resah « Améliorer le bien-être au travail à l’hôpital » – 68 p, 2021