Le travail sur les émotions est le principal vecteur de rétablissement de l’auteure de ce mémoire, Muriel Thibault, en vue de l’obtention d’un DU de Paire-Aidance (Université Lyon 1). Nous la remercions de le partager avec les lecteurs de la revue Santé Mentale.
Voici comment Muriel Thibault argumente son travail de recherche : « en tant que patiente, j’ai fait de grands pas en portant plus d’attention à mes émotions vécues, mes émotions “cachées” (dont je n’avais même pas conscience), et mes “émotions face aux émotions” (face aux émotions de l’autre, qu’est-ce que je fais de mes propres émotions ?). Le métier de paire-aidante, auquel je me prépare à travers la formation pour laquelle j’écris ce mémoire, remuera des émotions en moi. Autant m’y préparer le mieux possible. J’ai donc décidé de partir en enquête, pour connaître les vécus émotionnels de personnes pratiquant déjà ce métier, ou l’ayant pratiqué ».
Je me sens proche des personnes que j’ai interviewées. Je les remercie d’avoir ouvert la porte vers leurs émotions, et d’avoir exprimé leurs compréhensions, l’état de leurs réflexions. Je suis Impressionnée face à la richesse, la précision et la diversité de ces émotions.
A l’issue de ce travail de mémoire, l’auteur se sent effectivement mieux préparée à démarrer ce métier. « Je sais à quoi m’attendre au niveau émotionnel. J’ai effectivement plus d’éléments pour me sentir plus rassurée, et mettre en place les éléments nécessaires ou utiles pour me sentir bien au sein d’un poste de travail. À quoi faire attention avant, et au moment de mon arrivée sur un poste, puis tout au long de ma pratique professionnelle. Je vois aussi certains travers que je souhaite vraiment éviter, y compris au fil de ma pratique ». Elle souligne quelques difficultés observées lors de la rédaction de son travail. « A un moment, j’ai ressenti beaucoup de tristesse à l’idée de vivre et faire vivre une des situations-problème, limitant le processus de rétablissement (sur le nombre et la régularité possible des rendez-vous individuels pour la personne patiente en l’occurrence). Ce moment fort en émotion est venu renforcer ma volonté de pratiquer une paire-aidance de qualité, dans sa pleine dimension et en accord avec ma propre vision. La suite de mon travail sur mes propres émotions, et les outils qui pourront m’aider dans ce sens, feront la suite de mon chemin« . Elle affirme que, pour ce faire, « elle sera attentive aux thématiques repérées dans ce travail, en s’appuyant sur des ressources extérieures et habitudes déjà mises en place« .