Didier Carluccio

FacebookTwitterLinkedInEmail

«Je veux mettre le grand âge dans la lumière, écrit Didier Carluccio. Le hasard de la vie m’a amené, il y a 25 ans, à pousser les portes d’une maison de retraite et je m’y suis attardé. Depuis, je pénètre ces lieux les uns après les autres: loin de me faire fuir, le grand âge me saisit et appelle mes images. La vieillesse et les lieux institutionnels qu’elle occupe me fascinent, en tant qu’expression de communautés profondément humaines dans lesquelles les émotions sont à leur paroxysme. Mes images reflètent ce que m’inspirent ces univers si singuliers après que mon œil se soit posé sur les êtres et sur leurs relations aux derniers lieux de leur existence. Je ne cherche pas la peau lisse et laiteuse, la jambe fine et galbée, le sein rond. Mon regard se pose quand tout cela n’est plus, quand les années ont dépossédé l’homme de ses fards, qu’elles l’ont amené à la lisière de ses limites, où ce qui importe c’est la beauté de l’âme. Celle de l’expérience et de l’existence. Je cherche et je trouve la beauté de l’âge, la personne derrière les stigmates des années, j’accroche les éclats d’un regard, le rayonnement d’une émotion, un bouillonnement, le conte d’une vie. Humaniste en quête de vérité, je perçois la beauté au-delà des clichés, quand d’autres ne voient que la laideur et la tragédie, je vois la vie.»
Didier Carluccio s’est ainsi tourné très jeune vers la photographie humaniste et sociale. Une immense douceur et une grande beauté se dégagent de son travail. Il expose souvent ses portraits de personnes âgées dans les lieux mêmes des prises de vues. Une démarche qui change la perception des proches, des soignants et des personnes elles-mêmes sur des corps habituellement cachés… Un regard d’amour et de bienveillance.

Les lecteurs de Santé mentale ont rencontré Didier Carluccio dans le n°203 (Corps et sujet âgé, décembre 2015), le n°217 (Personnes âgées : l’entrée en institution, avril 2017) et le n°246 (Alzheimer : comment communiquer ?)