Lancement d’une étude sur les directives anticipées incitatives en psychiatrie

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Une recherche menée conjointement à Marseille, Paris et Lyon va étudier le fonctionnement des directives anticipées incitatives psychiatriques (DAiP), voir si elles sont bien acceptées par les différents acteurs, et si elles ont une efficacité sur le parcours des gens qui les rédigent.

Le problème :

Dans certaines pathologies psychiatriques, les capacités de jugement peuvent être atteintes. Lors de décompensations, les personnes qui vivent avec ces troubles ne sont plus en mesure de décider pour elles-mêmes. Les décisions qui sont prises dans ces moments sont difficiles et douloureuses pour ceux qui les subissent.

Les directives anticipées incitatives psychiatriques (DAiP) :

Les participants écrivent et partagent des consignes dans les moments où elles ont toutes leurs compétences de jugement, pour qu’elles soient mises en œuvre dans des moments où elles ne peuvent plus décider. Ainsi leurs choix et préférences peuvent être connus et respectés même dans ces moments difficiles.
La désignation d’une personne de confiance ainsi que le partage du document avec le psychiatre facilite l’usage et le respect des DAiP.

Pourquoi une recherche, et quelle recherche ?

• Un groupe de chercheur issu de plusieurs disciplines et de toute la France s’est formé autour de cette question : sociologues et anthropologues, psychiatres, psychologues, éthiciens, mais aussi une géographe, une économiste, et un philosophe. Ces chercheurs sont en contact avec des chercheurs qui ont travaillé sur le sujet à l’étranger.

• La méthode de recherche comparative randomisée a été choisie car elle était la plus rigoureuse. 400 personnes vont participer à la recherche : 100 à Paris, 150 à Lyon et 150 à Marseille. Ils seront répartis de manière aléatoire dans deux groupes :
-200 personnes rempliront leurs DAiP avec des médiateurs de santé
-200 autres seront des « témoins », c’est à dire qu’ils continueront comme d’habitude leur parcours.

• Les personnes seront incluses dans la recherche par leur psychiatre. Elles devront signer pour cela un consentement éclairé. La recherche dure 1 an, et consiste à rencontrer un chercheur tous les 6 mois et à répondre à des questions. Tous les fichiers sont anonymisés, et les données protégées (CNIL). Le projet a été approuvé par les comités d’éthique et de protection des personnes.

Remarques

Les directives anticipées indicatives en psychiatrie n’ont pas de valeur contraignante pour les proches et les soignants.
En France, seules les directives anticipées de fin de vie sont un droit.

• Même dans les pays où les directives anticipées psychiatriques sont contraignantes, les soignants ne sont jamais légalement contraints de fournir les soins demandés s’ils ne correspondent pas aux normes de pratique.

• La désignation d’une personne de confiance est, quant à elle, encadrée par l’article L. 311-5-1 du code de l’action sociale et des familles.

Contacts

Supervisant la recherche au plan national :
Aurélie Tinland, investigatrice principal, Aurelie.tinland@gmail.com
Frédéric Mougeot, sociologue coordinateur, frederic.mougeot@gmail.com

Sur le site de Marseille :
Magali Pontier, magali.pontier@ap-hm.fr
Enquêteur, Bastien Vincent, bast.vincent@hotmail.fr

Sur le site de Lyon :
Pr Nicolas Franck, nicolas.franck@ch-le-vinatier.fr – Sophie Cervello, Sophie.cervello@ch-le-vinatier.fr
 Edouard Leaune, edouard.leaune@ch-le-vinatier.fr
Enquêteur, Antoine Simon : antoine.simon@ch-le-vinatier.fr

Sur le site de Paris :
 Tim Greacen, tim.greacen@ch-maison-blanche.fr

Plus d’infos

Vous voulez en savoir plus sur les directives anticipées ? Une conférence est programmée à Lyon le 8 janvier.

Pour participer à Lyon

Si vous souhaitez participer à cette recherche et répondez aux critères d’éligibilité (diagnostic de schizophrénie, trouble schizo-affectif ou trouble bipolaire de type 1 et au moins une hospitalisation sans consentement dans les 12 derniers mois), contactez le secrétariat au 04 26 73 85 33 pour donner vos coordonnées. Le Dr Cervello vous rappellera pour vous indiquer les modalités de l’étude. La participation à cette étude comprend un dédommagement.

Source : Centre-ressource-rehabilitation.org