Alzheimer : le rôle du gestionnaire de cas

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Le gestionnaire de cas est un nouveau métier, créé en France dans le cadre de la mesure 5 du plan Alzheimer 2008-2012. Elodie Lys-Auillans, Aline Argaud et Patricia Silvestre, gestionnaires de cas et coordinateurs de santé à la MAIA 13 (maison pour l'autonomie et l'intégration des malades d’Alzheimer, hôpital de La Timone, Marseille) expliquent le rôle de ce nouvel intervenant dans un ouvrage signalé par la Fondation Médéric Alzheimer dans sa revue de presse.

Le gestionnaire de cas intervient auprès de personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer en situation de complexité et vivant à domicile. Il participe au processus d’intégration du malade par son évaluation multidimensionnelle et l’élaboration du plan de soin individualisé ; par son action continue et de coordination ; par son adaptabilité. L’évaluation multidimensionnelle est réalisée à l’aide d’un outil standardisé et validée. C’est une approche fondamentale centrée sur la personne. Elle en aborde tous les aspects, entre autres ses ressentis, ses attentes, ses liens sociaux et familiaux, ses centres d’intérêt, ses capacités et performances fonctionnelles, son état de santé… Cette évaluation doit se faire obligatoirement à domicile, dans son environnement. Elle tient compte de ce que cet individu a été, et de ce qu’il est aujourd’hui. Le gestionnaire n’a rien à offrir a priori, aucun service rendu immédiat, ce qui laisse souvent perplexe.

Les trois gestionnaires de cas mettent la personne malade au centre de leur pratique : « Entendre sa parole, observer, réfléchir, prendre le temps de définir des objectifs afin qu’elle continue à vivre au domicile dans les meilleures conditions possibles, cette élaboration se fait avec la personne, si elle le veut, et avec ses proches lorsqu’ils sont présents. Le gestionnaire de cas utilise les ressources existantes de son territoire pour les rendre compatibles. L’idéal est de faire du vrai sur-mesure, d’adapter ce qui est et non l’inverse. (…) L’écueil à éviter est de se substituer à la capacité décisionnelle défaillante de la personne atteinte de maladie d’Alzheimer et de nier sa part de citoyenneté, voire d’humanité. »

  • Ethique, droit et maladie d'Alzheimer. Anne Meyer-Heine (dir.). Louvain-La-Neuve : Academia-L'Harmattan, avril 2014. p. 78-83.