Quand les héros de cinéma vont au fast-food…

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… les enfants suivent. Ou pourquoi la prévention des comportements alimentaires à risque passe par la surveillance des écrans de cinéma.

On sait bien que les héros de cinéma influencent notre quotidien, même si c'est un peu difficile à évaluer. Il faut donc se méfier de la publicité cachée, notamment en matière de comportement alimentaire. C'est le thème d'une passionnante chronique du Dr Marie-Laure Frelut, du service d'endocrinologie pédiatrique à l'hôpital de Bicêtre, dans la revue Equation santé de septembre 2011 (1): « Quand un produit est placé au sein d'une histoire que le spectateur fait sienne de façon temporaire, il s'introduit dans la vie quotidienne comme s'il était déjà dans la maison.  »
Ainsi, quand le gentil ET de Spielberg croque des bonbons au beurre de cacahuètes à longueur de pellicule, les ventes de ces sucreries augmentent  de 65% dans les trois mois qui suivent la sortie du film aux Etats-Unis ! Pour en savoir plus, une équipe de chercheurs américains en santé publique a analysé la publicité par placement des marques dans le cœur des 200 films qui ont le plus rapporté l'année de leur sortie, entre 1995 et 2005. 69% de ces films comportaient au moins une publicité pour une boisson, un aliment ou une chaîne de revendeurs alimentaires. Un quart des aliments étaient des bonbons, un cinquième des aliments de grignotage salés, les trois-quart des commerces revendeurs étaient… des fast-food.
Autant de messages publicitaires insidieux qui s'infiltrent donc dans les cervelles… Pour le Dr Frelut, « la vigilance des familles reste l'ultime et indispensable rempart. Il faut réfléchir et agir pour faire évoluer dès à présent des comportements à risque sur fond d'épidémie majeure d'obésité.»

1– Equation santé est consultable sur le site d'Aprifel.
2- Sutherland L.A., MacKenzie T. Dalton M. Prevalence of food and beverage brands in movies, 1995-2005, Pediatrics 2010; 125:468-74.