N° 284 - Janvier 2024
Peut-on soigner sans prendre le temps d’évoquer avec le patient ce qui le préoccupe, l’angoisse, l’agite, sans se poser avec lui pour découvrir ce qu’il …
Peut-on soigner sans prendre le temps d’évoquer avec le patient ce qui le préoccupe, l’angoisse, l’agite, sans se poser avec lui pour découvrir ce qu’il …
Rien de plus simple, en apparence, que d’inviter une personne à s’exprimer mais dès que l’on déplie ce « Je vous écoute… », on est saisi par sa complexité, le nombre de mécanismes en jeu et ce que cela engage pour ce « je » qui écoute…
Au quotidien, comment « gérer » les frustrations des patients, lorsqu’elles sont en lien avec les limites imposées par le cadre de soin ? Histoire d’une unité de soin qui a su se remettre en question et réinventer ses pratiques pour laisser place à la rencontre.
Ce sont souvent des gestes, pensées, souvenirs de tendresse, qui, surgissant par surprise, déclenchent la rencontre. La tendresse bouscule alors le clinicien et élargit le cadre thérapeutique.
Favoriser la rencontre constitue le cœur du métier de soignant. En psychiatrie, cela nécessite de composer et de s’ajuster aux manifestations cliniques. Une recherche met en évidence les éléments que le soignant peut travailler pour créer des conditions favorables à son éclosion.
Dans les soins infirmiers, la rencontre a ses contours, entre mots et silence. L’initiative part du soignant, qui fait un effort pour créer du lien et restaurer quelque chose. Si elle ne s’improvise pas, surtout dans la souffrance psychique, elle conserve toujours une part de mystère.
Dans ce foyer pour personnes « réputées autistes », la rencontre est inversée. Le soignant n’exige rien, il est là pour et avec les autres. À rebours de pratiques protocolisées, il s’adapte au rythme de chacun.
Si la première rencontre soignant patient est déterminante pour la suite des soins, quels en sont les ingrédients? L’analyse conversationnelle met en évidence que la manière d’interagir et de se présenter à l’autre crée d’emblée les conditions favorables au lien et au travail thérapeutique.
En formation initiale, questionner le rapport des professionnels à leur propre corps est essentiel. Des ateliers de pratiques corporelles, à visée exploratoire et empathique, permettent d’interroger la rencontre du corps de l’autre.
La question du soin et du changement chez les auteurs de
violences sexuelles est un sujet sensible. Illustration avec le lent parcours d’Hervé, 67 ans, violeur multirécidiviste, qui peu à peu sort du déni et se réapproprie son histoire, en y mettant des mots et du sens.