La paranoïa constitue un défi pour les équipes soignantes, sur le plan diagnostic, thérapeutique et médico-légal. Elle se caractérise par un défaut d’insight manifeste, un déficit de l’estime de soi associé à des mécanismes projectifs défensifs, une vision dichotomique du monde et des autres : « Avec moi ou contre moi ». Entre « ne pas renforcer un système de pensée pathologique mais indispensable à la survie de sujet » et « s’employer à le faire cesser, au risque que le sujet s’effondre », quelle posture adopter ?

Actualités de la paranoïa
Au sommaire de ce dossier
Cliniques de la paranoïa
Fréquemment rencontrée en psychiatrie, la paranoïa constitue un défi pour les équipes soignantes, à la fois
sur le plan diagnostic, thérapeutique et médico-légal. Repères sur l’histoire du concept, les formes cliniques et les « pièges » à éviter.
Le positionnement collectif face au paranoïaque
Comprendre les rouages de la pensée du sujet paranoïaque permet d’éviter de s’enliser dans un face-à-face stérile. Ainsi, vouloir « prouver » au patient qu’il délire en le confrontant à la réalité est aussi improductif que dangereux pour la relation de soin.
La paranoïa et sa dangerosité
Le paranoïa représente et incarne un réel risque de passage à l’acte violent. Le soignant confronté à ce type de problématique doit bien connaître cette clinique particulière et évaluer de manière pertinente et précoce les facteurs de risque.
Comment approcher le sujet paranoïaque ?
En pratique clinique, il peut être aussi difficile qu’inutile d’établir une limite rigide entre paranoïa et schizophrénie. Chaque situation est singulière, mais l’expérience permet d’anticiper certaines questions.
« Je me bats pour me sentir vivant »
La cinquantaine, Bertrand, un patient paranoïaque, arrive à l’Unité pour malades difficiles (UMD), précédé d’une réputation de grande dangerosité. Comment créer des liens et construire une relation de confiance dans un tel contexte d’hostilité aux soins ?
Interaction, communication et « paranoïa »
Avec des individus considérés comme « paranoïaques », une approche constructive consiste à encourager leur méfiance, afin qu’ils développent de nouvelles stratégies relationnelles pour sortir du cercle vicieux dans lequel ils s’enferrent.
Chef-d’oeuvre de la paranoïa, le harcèlement
Non seulement le harcèlement est le chef-d’oeuvre du paranoïaque, mais la contagion délirante agissant sous son impulsion dégrade la santé mentale de tous les membres du groupe harceleur.
Contagion délirante et mélancolie dans la paranoïa
Le délire paranoïaque a la particularité d’être contagieux… Dans ce contexte, les mécanismes psychiques à l’oeuvre sont notamment la collusion entre le noyau mélancolique du paranoïaque et les traces de deuil pathologique non résolu chez le « paranoïé ».
La théorie du complot : paranoïa ou idéologie ?
Au carrefour du délire, de l’idéologie et de la foi, les théories complotistes peuvent paraître proches de la paranoïa. L’éclairage psychanalytique permet de penser leurs mobiles inconscients et de montrer leurs différences.
POUR EN SAVOIR PLUS
Chaque mois, le réseau documentaire en santé mentale, Ascodocpsy, propose des éléments de bibliographie en lien avec la thématique du dossier : Actualités de la paranoïa.
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