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Dans l’institution, le cadre de soin, avec ses différentes composantes, s’impose à tous, soignant et soigné. Reste que chacun se l’approprie et le vit d’une façon qui renvoie à son histoire personnelle et en particulier à son enfance.
Pour être opérant, le cadre thérapeutique doit éviter deux travers. Trop rigide, il ne permet pas d’établir une relation de confiance et rend les échanges stériles. Trop flou, il ne donne pas les repères nécessaires pour créer cette relation.
En Suisse, la thérapie du milieu vise à maximiser l’impact positif de l’environnement sur le patient, par de multiples interventions dans le quotidien. Cependant, soigner l’ambiance d’une unité ne va pas de soi. Cette pratique doit s’appuyer sur des concepts clairs.
À 11 heures du matin, Monsieur Z., qui ne s’est pas levé pour le petit-déjeuner, réclame son café à l’infirmier, ce qui va à l’encontre du règlement de l’unité. Une histoire clinique qui permet d’interroger le cadre et de montrer comment l’adapter.
Plutôt que de recadrer certains patients « compliqués » pour qu’ils rentrent dans nos cases, nous pourrions peut-être apprendre à recadrer la situation, pour la considérer sous un autre angle. C’est tout l’enjeu de la communication thérapeutique issue de l’hypnose.
L’orientation des pratiques vers le rétablissement doit aujourd’hui structurer le cadre thérapeutique. Comment le mettre en oeuvre avec la participation de l’usager ? Le plan de crise conjoint est un outil qui permet d’accompagner cette évolution.
C’est au cadre de soin de s’adapter à l’individu et non l’inverse. Mais au-delà des grands principes, transformer les pratiques et les attitudes professionnelles, et intégrer les usagers aux décisions ne va pas de soi. Expérience du pôle de psychiatrie lillois.
Fréquemment rencontrée en psychiatrie, la paranoïa constitue un défi pour les équipes soignantes, à la fois
sur le plan diagnostic, thérapeutique et médico-légal. Repères sur l’histoire du concept, les formes cliniques et les « pièges » à éviter.
Comprendre les rouages de la pensée du sujet paranoïaque permet d’éviter de s’enliser dans un face-à-face stérile. Ainsi, vouloir « prouver » au patient qu’il délire en le confrontant à la réalité est aussi improductif que dangereux pour la relation de soin.
Le paranoïa représente et incarne un réel risque de passage à l’acte violent. Le soignant confronté à ce type de problématique doit bien connaître cette clinique particulière et évaluer de manière pertinente et précoce les facteurs de risque.