N° 276 - Mars 2023

Impact émotionnel de la covid-19 chez les infirmières

Auteur(s) : Dan LECOCQ, Hélène LEFEBVRE, Tanja BELLIER-TEICHMANN, Matteo ANTONINI, Jacques DUMONT, Chantal VAN CUTSEM, Marie-Charlotte DRAYE, Noémie HAGUINET, Philippe DELMASNbre de pages : 2
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Les répercussions de la covid-19 ont été majeures sur le système de santé. Une recherche qualitative consensuelle explore les émotions variées ressenties par les infirmières au chevet de patients hospitalisés.

Fin mai 2020, notre équipe a rencontré dix-neuf infirmières (a) volontaires pour accompagner les personnes victimes de la covid-19 dans un hôpital académique belge. Il s’agissait de décrire et comprendre leur vécu par rapport à la « première vague » de l’épidémie, qui a eu des répercussions majeures sur l’ensemble du système de soins dans le pays. Lors de la collecte et de l’analyse des données, nous avons noté que de nombreux extraits de discours étaient empreints d’émotions, un constat cohérent avec ce qui avait été observé ailleurs dans le monde. Les conditions de travail inédites engendrées par la pandémie ont ainsi suscité chez les professionnels infirmiers des émotions variées, vécues positivement ou négativement selon les personnes et les contextes.

MÉTHODE ET RÉSULTATS

Pour en apprendre davantage sur ce sujet dans notre environnement clinique, nous avons entrepris une analyse secondaire des données recueillies, d’une part pour identifier finement les émotions ressenties par ces infirmières, et d’autre part pour décrire et catégoriser les événements qui avaient provoqué ces émotions. Pour guider notre analyse, nous avons choisi comme cadre de référence la théorie des émotions de base d’Ekman qui en identifie sept : colère, peur, tristesse, dégoût, mépris, surprise et joie. Pour cette étude, nous avons utilisé la méthode de recherche qualitative consensuelle (RQC) selon Hill.

Dix-neuf entretiens individuels semi-structurés ont été réalisés puis analysés après retranscription intégrale. Une des originalités de la RQC est d’utiliser des étiquettes de fréquence (b) pour caractériser les données en fonction de leur récurrence d’apparition dans le discours des participants.