Vers un plan national de lutte contre la prostitution des mineurs

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Le gouvernement présentera à l’automne un «plan national de lutte contre la prostitution des mineurs», a annoncé le secrétaire d’État chargé de l’enfance et des familles Adrien Taquet, en recevant un rapport élaboré par un groupe de travail sur ce phénomène concernant entre 7000 et 10 000 jeunes, un chiffre « très approximatif et peut être en deçà de la réalité. »

La prostitution des mineurs est un sujet peu investigué en France alors que ce phénomène semble toucher un nombre croissant de jeunes et prendre de nouvelles formes. Les remontées de terrain font état d’une aggravation de la situation : tous les milieux sociaux sont concernés, avec une vulnérabilité accrue des mineurs en situation de précarité, parfois très jeunes, entre 12 et 15 ans.

C’est dans ce contexte que le plan national de lutte contre les violences faites aux enfants 2020-2022 lancé par Adrien Taquet, Secrétaire d’Etat chargé de l’Enfance et des Familles, a prévu la constitution d’un groupe de travail pluridisciplinaire sur le thème « Combattre la prostitution des mineurs », avec l’objectif de mieux appréhender les différentes formes de prostitution des mineurs et les leviers d’action pour mieux prévenir et agir efficacement.

Présidée par Catherine Champrenault, Procureure général près de la Cour d’Appel de Paris, ce groupe de travail est composé de 32 membres issus de l’éducation nationale, la justice, l’intérieur, la santé, les associations de protection de l’enfance et les départements. Le rapport (disponible sur ce lien) dresse pour la première fois un état des lieux de la prostitution des mineurs en France sous toutes ses dimensions, et formule un certain nombre de propositions sur la prévention, le repérage, le traitement judiciaire, la prise en charge des victimes et la formation des professionnels confrontés à ce phénomène.

Le groupe de travail a acquis au terme de huit mois de travaux la conviction que pour faire avancer les choses réellement, il importe d’agir sur tous les paramètres suivants, en même temps.

  • la définition d’un cadre de gouvernance national et territorial, à l’échelle du département ;
  • le déploiement d’une politique de prévention primaire ambitieuse en direction des enfants, des adolescents et de leurs familles ;
  • l’amélioration du repérage des situations d’exploitation sexuelle des mineurs ;
  • l’amélioration du traitement judiciaire et de l’accompagnement éducatif des mineurs ;
  • la mise en oeuvre d’une politique de formation interdisciplinaire et à l’attention de tous les professionnels;
  • le renforcement de la protection des mineurs sur internet et les réseaux sociaux.

Les conclusions de ce groupe de travail guideront le plan national de lutte contre la prostitution des mineurs qui sera annoncé courant octobre, à l’issue d’un travail interministériel approfondi.