« Case manager » : construire avec le patient un projet de soins… et de vie

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L’Unité d’accueil et d’accompagnement des troubles émergents de l’adolescent et du jeune adulte (UniTEA) du CHRU de Brest propose, depuis juin 2020, une intervention spécialisée – évaluation, soin et suivi ambulatoire – aux personnes (de 15 à 30 ans) présentant une psychose débutante.

Un premier épisode psychotique (PEP) nécessite une prise en charge intensive, dès l’apparition des troubles. Les structures et offres de soins psychiatriques existantes proposent très rarement des soins spécifiques à cette problématique et le parcours de soin de ces patients est souvent émaillé de rupture.

L’UniTEA (Unité d’accueil et d’accompagnement des troubles émergents de l’adolescent et du jeune adulte) au CHRU Brest propose, depuis juin 2020, une intervention spécialisée – évaluation, soin et suivi ambulatoire- aux personnes (de 15 à 30 ans) présentant un PEP. Cette unité vise à maintenir un lien tout au long du parcours de soins grâce à des infirmières case managers qui accompagnent le patient de façon proactive et positive, dès le début des troubles et au plus proche de son milieu de vie, permettant ainsi de limiter l’impact de la maladie.

« Le rôle du case-manager n’est pas de tout faire, mais de veiller à ce que tout soit fait ».

La création d’un lien de confiance (alliance) patient/case-manager permet un accompagnement rapproché (entretiens, appels téléphoniques, SMS, rencontres, médiations) sanitaire, social et familial (entretiens médiatisés) et à la fois de veiller à l’observance, la surveillance du traitement et la continuité des soins. 

Actuellement, 30 patients bénéficient de ce dispositif qui compte, au sein d’une équipe pluridisciplinaire, deux infirmiers case managers, une psychologue clinicienne et un médecin. L’accompagnement est individuel, mais aussi groupal (groupe de parole pour les patients) et prend en compte les proches/famille du patient qui peuvent participer à un groupe dédié.

Cet accompagnement évolue de l’évaluation initiale  vers une fin de  prise en charge « en douceur », au bout de 3 ans. Au cours de ce suivi, le case manager construit progressivement avec le patient un projet de soins mais également un projet de vie, pour l’accompagner au mieux dans la trajectoire de vie qu’il souhaite prendre et soutenir son autonomie du patient au fil du temps. L’inclusion dans la filière PEP n’est pas synonyme d’une inscription dans la maladie psychiatrique chronique.

L’UniTEA s’appuie sur un changement de paradigme vis-à-vis des troubles psychotiques, et accompagne les patients dans « un optimisme réaliste ».

*F. Bourcier, S. Nicolas, N. Bouchilloux, L. Bleton, P.GE Genest, M. Walter, M. Le Bouedec, C. Lemey., CHRU Brest, pôle Psychiatrie.