Du bon sens, bon sang !

N° 234 - Janvier 2019
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Le « bon sens clinique » n’existe pas, du moins en tant que tel. Il doit être réfléchi, choisi, explicité, établi, et résulter de valeurs professionnelles partagées.

« C’est une personne de bon sens ! » ; « Il suffit d’avoir un peu de bon sens ! » ; « C’est le simple bon sens qui doit nous guider… » Ces locutions, tout à la fois impératives et elliptiques, s’entendent régulièrement à qui prête une oreille attentive aux arguments développés au sein des équipes infirmières. Mais, en définitive, qu’est-ce que faire preuve de bon sens ? Tout prête à croire que nous avons affaire à une évidence, dont il est inutile d’expliciter le sens, d’autant qu’il est qualifié de « bon ». Cela n’encourage ni les nouveaux venus à clarifier l’affirmation, ni les anciens à avoir l’exigence intellectuelle de l’élucider, sous peine d’en manquer. En effet, si ce « bon sens » commun est partagé par tout un chacun, la question de son acquisition devient tout autant irrévérencieuse pour la personne qui ose l’interroger, que délicate pour celle qui doit y répondre. Et, comme souvent lorsque nous tentons de trouver une réponse satisfaisante, cette dernière se révèle plus complexe et équivoque qu’escompté.Je vais pourtant questionner cette notion de « bon sens » dans mon travail en psychiatrie…

Un article d’Adrien Utz, cadre de santé, Fondation de Nant (Suisse).

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