N° 227 - Avril 2018

Être schizophrène en détention

Auteur(s) : Magali Bodon-Bruzel, David Touitou, PsychiatresNbre de pages : 6
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En prison, l’expression clinique de la schizophrénie est fréquemment en lien avec le régime carcéral et sa valence pro-psychotique : risque important de déréalisation, interprétations délirantes se focalisant sur les surveillants ou les autres détenus.

Depuis les aliénistes, les psychiatres ont toujours constaté la présence de nombreux malades mentaux en détention. Des études épidémiologiques récentes confirment la très large surreprésentation des personnes souffrant de schizophrénie. L’organisation des soins psychiatriques en milieu carcéral tient compte de cette complexité en mettant en place des niveaux de prise en charge différents et hiérarchisés, dans chaque prison et par le biais de structures régionales, dont les récentes unités hospitalières spécialement aménagées (USHA). La clinique de la psychose schizophrénique en détention est à la fois identique à celle rencontrée habituellement et spécifique : des états psychotiques aigus transitoires particuliers, les effets pathogènes de la détention sur des sujets fragiles, la réticence aux soins et des facteurs de stress complexifient les tableaux symptomatiques classiques.

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