Prévention et dépistage : premiers soins en santé mentale à l’Université

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Nous relayons cette initiative originale de premiers soins en santé mentale publiée dans la la Gazette de l’Université d’Ottawa. Cette Université propose en effet à ses employés une formation de 12 heures qui leur permet d’acquérir les compétences requises afin d’assurer les premiers soins en santé mentale. Ils y apprennent les catégories de troubles en santé mentale, ce qui leur permet de prévenir la maladie, d’en reconnaître les symptômes puis d'orienter la personne vers les ressources appropriées.

"Depuis cinq ans, l’Université d’Ottawa offre un programme destiné à apprendre aux employés à venir en aide aux collègues et aux étudiants qui souffrent en silence de troubles mentaux – en silence, car le sujet est encore tabou dans notre société.  Six fois par année, Julie Huot-Hébert et Brigitte Beauseigle, infirmières conseillère aux Ressources humaines de l’Université d’Ottawa, animent ainsi un atelier très particulier appelé Premiers soins en santé mentale. Cette formation de 12 heures apprend aux participants comment procurer du soutien à une personne aux prises avec un problème de santé mentale.

« Nous outillons les employés à cet égard », déclare Mme Huot-Hébert. « Il s’agit de faire comprendre aux gens qu’il n’y a aucune honte à demander de l’aide. » Elle ajoute que parfois, celui ou celle qui va mal a seulement besoin que quelqu’un s’en rende compte et lui tende la main.

Agréée par la Commission de la santé mentale du Canada, la formation est offerte en français ou en anglais par Leadership, apprentissage et développement organisationnel. Parmi les compétences enseignées, on y apprend à évaluer les risques de suicide ou de mal à soi-même, à offrir du réconfort et de l’information, et à faire preuve d’écoute sans jugement.

Le concept de premiers soins en santé mentale est né en 2001 en Australie, où il a été mis en pratique d’après un modèle de premiers soins médicaux. Étant donné que la plupart des personnes ne sont pas averties en matière de santé mentale, les programmes de premiers soins dans ce domaine se veulent un moyen de sensibiliser le public sur les divers troubles à cet égard et notamment de réduire la stigmatisation qui les entoure. Selon Mme Huot-Hébert, il est plus aisé pour les gens de parler d’une blessure physique, comme une fracture à la jambe, que d’un coup de blues ou d’un sentiment d’anxiété. « La formation est exigeante », souligne-t-elle. « Mais j’aime la donner, car elle permet d’ouvrir les yeux des gens. Et ce qui est formidable, c’est que plusieurs d’entre eux partagent volontiers leurs propres expériences. » Elle rassure : « Tout est confidentiel. Le principal, c’est d’écouter et de participer, le tout dans la bonne humeur. »

Benoit Lefebvre, coordonnateur de l’assiduité et du mieux-être à l’Université d’Ottawa, a suivi la formation avec beaucoup d’enthousiasme l’année dernière. « À présent, je me sens mieux équipé pour affronter une telle situation, si jamais celle-ci se présentait à moi », affirme-t-il. 

Proposé à l’intention de tous les employés, le cours vise en particulier les superviseurs et les gestionnaires. « Comme les troubles de la santé mentale peuvent avoir d’importantes répercussions sur le rendement au travail, il faut savoir les repérer et orienter les personnes vers les bons services », indique Mme Huot-Hébert. Et elle conclut : « Je pense qu’il est capital que chacun et chacune d’entre nous apprenne à évaluer une situation. »