Histoire vécue d’Artaud-Momo…

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Cette pièce de théâtre reprend la célèbre conférence d’Antonin Artaud au Vieux-Colombier, dans une performance hallucinée du comédien Damien Rémy, troublante réincarnation du poète visionnaire, « suicidé par la société »…

Cette conférence qu’Artaud présente le 13 janvier 1947 devant une salle comble, où se presse l’intelligentsia parisienne du moment, génére à l'époque un énorme malaise. Il a alors cinquante ans et vient de passer neuf ans ballotté d’asile en asile, de Sainte- Anne à Ville-Evrard. « Mon corps a tant souffert des électrochocs, des envoûtements… » dit-il. Il a également passé quelques mois au  Mexique auprès des Indiens Tarahumaras, où il a consommé diverses drogues. Il lui est quasiment impossible d’articuler et la salle interloquée assiste à des silences, des cris, « des phrases extralucides », délires schizophrènes…

Génie pour certains, fou pour d’autres, Antonin Artaud, poète, auteur, metteur en scène de théâtre, comédien…  était un homme hors normes. Membre du mouvement surréaliste, il incarnait un verbe unique, étrange, toujours aux confins de la folie ; sa poésie et son théâtre étaient le reflet de son âme et de ses pratiques de toxicomane. Il nous reste de lui une œuvre unique, grinçante, inscrite dans l’absurde.


Par Yvette Wiltzer.