Plus de pouvoir et de capacités d’agir pour les usagers et les aidants

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Les 30 et 31 janvier derniers, les 4es Rencontres internationales du Centre Collaborateur de l’OMS pour la recherche et la formation en santé mentale de Lille (CCOMS) ont permis d’énoncer de nouvelles orientations européennes en faveur de l’empowerment des usagers et des aidants en santé mentale. Plus de 420 personnes, dont plus de la moitié d’usagers et de proches, en provenance de 16 pays européens, africains et américains ont débattu de ce processus qui permet aux individus de prendre conscience de leurs capacités d’agir et d’accéder à plus de pouvoir.
S’il existe un décalage entre les perceptions des professionnels et celles des usagers et des familles, sur les droits des patients et leur participation à l’organisation et aux soins, ces rencontres ont cependant permis d’élaborer collectivement des recommandations dans trois domaines :
– Respecter les droits fondamentaux des usagers, par exemple en facilitant l’exercice du droit de vote dans les services hospitaliers ou en promouvant des alternatives à l’hospitalisation sous contrainte ;
– Permettre aux usagers une véritable participation à l’évaluation des soins. Il s’agit de leur donner une place dans les commissions, à égale mesure des autres intervenants ; d’associer réellement familles et usagers dans l’évaluation des structures sanitaires et sociales ; de développer une vision globale des parcours. Les professionnels de santé doivent par ailleurs s’associer davantage aux travailleurs sociaux et à ceux qui travaillent dans la « ville » (professionnels et élus locaux).
– Promouvoir la communication et l’information, pas seulement du point de vue et des modèles des professionnels, mais aussi, à égale importance, par des témoignages d’usagers, leurs histoires de rétablissement réussi, et de ce qui a pu les aider à dépasser les difficultés liées au système de soins.
Notons également qu’au cours de ces deux journées, une session spéciale a concerné la participation des usagers au processus de révision de la dixième version de la Classification Internationale des Maladies (CIM-10), pour la partie des troubles psychiques. Plus de 150 usagers, familles, et professionnels ont acté l’importance d’intégrer les facteurs environnementaux dans le diagnostic lui-même (Chapitre Z de la CIM) et la nécessité d’une classification la moins stigmatisante possible.