Baptisé Cinérasme, l’initiative a su séduire son public, personnel soignant, non soignant et jeunes professionnels impliqués dans le cadre du tutorat. « Ces films valent tous les livres savants », reconnaît Jean-Charles Pascal, praticien hospitalier, citant la jalousie pathologique abordée dans L’Enfer de Claude Chabrol, la psychonévrose obsessionnelle dans Aviator de Martin Scorsese, ou encore la détérioration de l’image des soignants d’une institution de soins psychiatrique dans Vol au-dessus d’un nid de coucou…
« C’est une façon interactive d’attirer l’attention sur le fait que les processus psychopathologiques sont partout, et pas nécessairement contenus dans ce qu’on appelle la maladie mentale » explique ce praticien. Les projections, qui ont lieu à l’heure du déjeuner, sont suivies d’un débat animé par un psychiatre ou un psychologue de l’établissement et parfois même par des intervenants extérieurs. Aucune inscription n’est nécessaire : vient qui veut. « Chaque séance réunit une vingtaine personnes et pendant deux heures et demi, personne ne sort ! » constate Élisabeth Trémège, cadre supérieur de santé.
Et de souligner : « les débats fructueux et dynamiques nous maintiennent dans une attitude saine de questionnements et de bouillonnement intellectuel ».
Prochaine étape : la création d’un fonds documentaire afin d’accompagner les professionnels qui souhaiteraient se lancer dans la réalisation de films avec les patients.
Établissement public de santé Erasme, 143 Avenue Armand Guillebaud, 92161 Antony; www.eps-erasme.fr
