Anorexie : privilégier l’ambulatoire

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RECOMMANDATIONS. Des experts insistent sur le repérage précoce de l’anorexie, sa prise en charge ambulatoire et une bonne alliance thérapeutique.

L’anorexie mentale concernerait environ 40000 adolescentes en France et « engendrerait le taux de mortalité le plus élevé », précise la Haute autorité de santé (HAS) dans ses dernières recommandations. Il est rappelé que le diagnostic de l’anorexie est actuellement « porté tardivement » et que la prise en charge, souvent difficile, est caractérisée par « un parcours d’errance pour le patient et sa famille ». Ces recommandations apportent donc « des changements significatifs, remettant notamment en cause
des pratiques jusque-là mises en oeuvre
».
Ainsi, afin de favoriser un « repérage plus précoce et ciblé », il est rappelé aux professionnels de santé et sociaux les signes évocateurs de ce trouble et les questions à poser.
À propos de la prise en charge, il est recommandé qu’elle soit faite « en ambulatoire, sauf en cas d’urgence somatique ou psychiatrique ». La multidisciplinarité est requise, faisant intervenir, au minimum, « un psychiatre, un pédopsychiatre ou un psychologue et un somaticien (médecin généraliste ou pédiatre) » avec un « coordinateur des soins » dont le choix aura été déterminé en fonction de la situation du patient (son âge, l’évolution de la maladie, son choix…) mais aussi de l’expérience et de la disponibilité de cet intervenant. L’objectif prioritaire doit être la reprise de poids car « tant que l’on se bagarre pour reprendre du poids, on évite que la chronicité s’installe ». Des objectifs de soins psychologiques individuels et familiaux seront également proposés (thérapie de soutien, psychothérapie psychodynamique, TCC, thérapie systémique, familiale…). Ces thérapies devront être prolongées au moins un an après une amélioration clinique significative.
Autre changement de postulat, il faut rechercher « une alliance thérapeutique » avec le patient et sa famille alors qu’aujourd’hui encore, la famille est parfois écartée et qu’un « rapport de force » est souvent engagé entre les soignants et le patient.
• Par ailleurs, des fiches d’information sur l’anorexie destinées à l’entourage et aux patients sont disponibles à partir du site de la HAS.

« Anorexie mentale : prise en charge », Recommandations pour la pratique clinique. Promoteur : Haute autorité de santé (HAS) et Association française pour le développement des approches spécialisées des troubles du comportement alimentaire (AFDAS-TCA) ; à consulter sur www.has-sante.fr