La psychose limite très souvent l’accès au dépistage puis au traitement de maladies graves, en particulier en cas de cancers. Au stade final de la maladie, comment ces patients peuvent-ils bénéficier de soins palliatifs ?
Au-delà des aspects techniques, les équipes de psychiatrie imaginent des solutions et initient des collaborations avec les unités de soins palliatifs pour soigner ces patients jusqu¹au bout de leur vie.
Accompagner le mourant en psychiatrie
Au sommaire de ce dossier
Soins palliatifs et psychiatrie : la double peine?
L’existence d’une pathologie psychiatrique limite trop souvent l’accès au dépistage puis à la prise en charge de pathologies graves en particulier en cas de cancer. En cas d’issue fatale l’accès aux soins palliatifs pour les patients suivis en psychiatrie reste alors un réel problème.
La mort à l’hôpital
Alors que plus d’un Français sur deux meurt à l’hôpital (58 % dans un établissement de santé, 49,5 % à l’hôpital), la prise en charge de la fin de vie y reste un sujet tabou. Pour évaluer les difficultés et proposer des pistes d’amélioration, l’Inspection générale des affaires sociales (Igas) a mené en 2009 une grande enquête sur la mort à l’hôpital (1). Ce rapport étudie la situation
de l’ensemble des établissements hospitaliers, publics ou privés,
y compris les hôpitaux psychiatriques et le secteur de
l’hospitalisation à domicile.
A corps perdu et en corps retrouvé
Réfléchir sur les difficultés que pose l’introduction des soins palliatifs en psychiatrie impose de poser la question du corps et sur la place qui lui est fait en psychiatrie. Reste qu’à l’heure de la mort, le rapport au corps n’est guère différent en unités somatiques ou psychiatriques.
La mort et la psychose
L’angoisse de mort est perturbante chez les patients psychotiques, qui, de manière plus aiguë que les autres, perçoivent en eux-mêmes un manque de vitalité et de confiance en leur propre développement psychique. Loin de nier sa propre mort, le psychotique en a l’intuition profonde. La peur de disparaître définitivement correspond à l’angoisse réelle du psychotique.
Cancers et psychoses
Aujourd’hui on insiste beaucoup sur le dépistage des maladies cardio-vasculaires chez les patients psychotiques. Or ces patients ont également un risque accru de cancer et de nombreux facteurs retardent souvent le diagnostic.
La douleur chez le patient psychotique
La douleur, souffrance particulière rattachée au corps, est pluridimensionnelle et doit être traitée comme telle. Néanmoins, en psychiatrie, des défaillances subsistent dans la prise en charge des troubles somatiques, en particulier de la douleur, que l’on retrouve dans les situations de fin de vie.
« Ma lettre est restée sans réponse »
Rodolphe, suivi en psychiatrie pendant vingt-trois ans, est décédé récemment d’un cancer. Malgré les alertes de sa famille, les symptômes somatiques liés à ses addictions n’ont pas été pris en compte.
L’art des femmes qui soignent
L’accompagnement du passage de vie à trépas renvoie chaque infirmière au fondement anthropologique du soin. À l’hôpital général ou en psychiatrie, il s’agit d’être présente auprès d’un homme qui meurt avec toutes les émotions que cela suscite en nous.
« J’ai un requin qui me mord le dos »
Atteinte d’un cancer, Madame A., patiente psychotique hospitalisée depuis vingt ans au CHS de Bélair, exprime sa volonté d’y mourir. L’équipe soignante redoute cet accompagnement et sollicite l’aide d’une unité mobile de soins palliatifs.
Mourir dans son lieu de soins
La nécessité d’organiser la prise en charge des fins de vie en psychiatrie s’impose progressivement mais rencontre de multiples freins. Expérience du Centre psychiatrique Saint-Bernard en Belgique.
Parler de la mort dans le cheminement psychanalytique?
La mort et ses représentations restent des sujets plus tabous que la sexualité, y compris en psychothérapie et psychanalyse. Le thérapeute peut pourtant étayer et ranimer une pulsion du désir de vivre chez le malade. Ce cheminement passe par l’évocation des représentations de l’après-mort.
Et aussi dans ce numéro
Les représentations de l’autisme chez les parents
L'équipe soignante d'un hôpital de jour a conduit une recherche portant à la fois sur les représentations de l'autisme des parents et sur leurs propres …