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L’empowerment en santé mentale est un enjeu complexe et multidimensionnel, qui implique un changement de posture des soignants. L’usager du futur est acteur de ses soins, moteur de son rétablissement et auteur de son projet de vie.
Individuel ou collectif, l’empowerment est une volonté manifeste d’affirmer le droit à la différence psychique, malgré le risque perçu par l’opinion publique, alimenté par les discours et conduites politico-médiatiques. Le point sur l’émergence et l’actualité du concept.
Le concept de capabilité, proposé par Paul Ricoeur, met au premier plan la capacité d’action de chacun. Le soin permettrait ainsi de proposer au patient une aide pour qu’il retrouve une puissance d’agir peut-être altérée par la souffrance mais jamais anéantie.
Depuis 2012, un pôle de santé mentale a mis en place un dispositif original de démocratie sanitaire, afin de permettre aux usagers de participer aux décisions concernant l’organisation des soins et l’accompagnement. Explications.
Une équipe de réhabilitation psychosociale a créé un outil d’évaluation original basé sur le concept d’empowerment, le Plan d’organisation de projet(s) ou POP(s), qui structure le parcours de rétablissement. Il permet à la personne de choisir les domaines qu’elle souhaite travailler, de se fixer les buts à atteindre et de déterminer les moyens d’y parvenir.
Comment soutenir concrètement l’empowerment du patient ? À l’EPSM Lille-métropole, des soignants utilisent un outil numérique et collaboratif, le Projet Baromètre, qui met en lumière les forces et les progrès de la personne et permet d’apprécier l’évolution de sa qualité de vie en tenant compte de son point de vue.
Comment les cadres soignants peuvent-ils accompagner le processus d’empowerment des usagers en santé mentale mais aussi favoriser celui des professionnels de leurs équipes ? Un cadre de pôle pose la question à ses collègues…
Sous couvert d’émancipation de l’usager, l’empowerment en santé mentale fonctionne aujourd’hui comme un processus de normalisation. Prendre au sérieux cette dimension du pouvoir et de l’agir implique à l’inverse une forme de subversion.
En psychiatrie, négocier est un art. Le soignant y côtoie des patients plus ou moins vulnérables, confrontés à des situations extrêmes. Faute de négociation, la prise en charge est vouée à l’échec.
En négociant les soins proposés, voire en les refusant, le patient questionne le désir soignant, cette énigme à vouloir du bien à quelqu’un qui parfois n’en veut pas… Réflexions pour une éthique de la négociation.