« Bons à rien, mais bons à tout faire » : les cadres de santé en colère !

FacebookTwitterLinkedInEmail

« Les cadres de santé, colonne vertébrale des structures hospitalières et pourtant si invisibles« , tel est le titre du dernier communiqué de l’association nationale des cadres de santé (Ancim) qui, en colère, alerte les pouvoirs publics sur la nécessité de remettre en débat la place et le rôle des cadres de santé et cadres supérieurs dans le système de santé pour « être acteurs des décisions stratégiques » et mettre en adéquation « travail et rémunération. »

L’Ancim le rappelle d’emblée, « au quotidien, ce sont eux [les cadres de santé] qui organisent et coordonnent les activités de soins, ils managent les équipes paramédicales et gèrent les compétences des équipes. Les cadres de santé sont les maillons utiles, nécessaires et indispensables pour donner du sens et accompagner le changement dans les hôpitaux« . Et de souligner que pourtant… « ils sont bien souvent placés « entre le marteau et l’enclume » traitant sans arrêt des injonctions paradoxales.« 

Au quotidien, en effet, ce sont les cadres de santé qui doivent expliquer aux professionnels « qu’ils doivent revenir sur repos pour pallier l’absentéisme, qu’il faut aménager le temps de travail pour que tous puissent partir en vacances… » Épuisés, « ils sont tiraillés entre le besoin d’assurer la continuité du service la qualité et la sécurité des soins qui leur est chère et qu’ils voient ne plus pouvoir maintenir au regard de la pénurie des personnels. » Pour l’Ancim, les cadres de santé sont « la courroie de transmission des décisions prises bien souvent sans eux et sans leur demander leur avis« .

« Il faut reconsidérer la situation de l’hôpital par le prisme de la ligne managériale paramédicale. La coordination des soins doit évoluer pour que la ligne managériale paramédicale ait une part d’autonomie plus grande avec une réelle expression des professionnels et des problématiques qui remontent du terrain. »

Les cadres de santé soulignent que « l’hôpital est au bord de l’effondrement et qu’ils essayent de maintenir les murs, c’est pourquoi il ont besoin que les équipes paramédicales soient bien encadrées. » Et d’expliquer que depuis de nombreuses années, « le cadre de santé est le traducteur et le facilitateur permanent, accompagnant toutes les réformes du système de santé. Véritable colonne vertébrale des établissements de santé dans la chaine de commandement, les cadres de santé et les cadres supérieurs de santé doivent être soutenus afin de rester debout et d’accompagner les bouleversements à venir« .

« Ce sont les conditions de travail de tous les acteurs hospitaliers qui font fuir les professionnels ainsi que le manque de reconnaissance d’autant plus criant pour les cadres. Un grand nombre d’entre eux quittent les établissements de santé en Burn-out et récemment quelques-uns d’entre eux en sont venus à des comportements extrêmes ! »

L’Ancim rappelle que de nombreux cadres en France commencent à se mobiliser « pour faire entendre leur voix (chose rare) pour préserver l’accès aux soins et alléger la surcharge de l’hôpital. Nous voulons aujourd’hui alerter sur l’état d’urgence de soigner les soignants en leur redonnant leur dignité et leur raison d’être ».

Et de conclure que « les marques de reconnaissances s’avèrent indispensables pour les cadres de santé afin de revitaliser l’attractivité d’un métier aux lourdes responsabilités. Les cadres représentent une catégorie de professionnels engagés, agiles et compétents pour faire face aux situations de changement radical. Le métier de cadre de santé est au carrefour de plusieurs logiques médico-soignantes et administratives et pourtant si invisibles aux yeux de beaucoup y compris dans nos établissements !« 

« Ils sont bons à rien mais bons à tout faire ! Écoutez-nous c’est nous qui sommes au cœur du réacteur, qui connaissons nos équipes et les besoins des patients !«