Ne pas être cru ou ne pas être compris nuisent gravement à la santé mentale. Les injustices épistémiques sont (omni) présentes lorsque le savoir/ le discours d’une personne est délégitimée du fait de son appartenance à un groupe discriminé. Mais qui connaît ce terme ? Presque personne ! Une poignée d’universitaires… Voilà bien le paradoxe de ce concept, prisonnier d’un jargonnage scientifique, qui violente, domine, exclut et reproduit les injustices qu’il dénonce ! Décoloniser cette notion est un moyen de lui rendre justice, en la propageant, de rendre visible d’autres savoirs, en en décortiquant les mécanismes à l’oeuvre et d’instituer des formes de déstabilisation, de transformation. Cette tentative n’est le travail ni d’une philosophe ni d’une sociologue mais d’une personne « follement impatiente » (1), souvent discréditée du fait de sa colère, de son militantisme, de son instabilité, de son manque de professionnalisme et surtout de sa tendance à la victimisation (2). Ce statut ne me préserve aucunement de reproduire certains types d’injustices et de violences. Cet article, ancré dans les mad studies (3), s’inscrit dans une continuité d’approches féministes, décoloniales, éthiques ou l’intersectionnalité se croise avec les savoirs et l’ignorance situés, la théorie de la reconnaissance, la pédagogie des opprimés, la positionnalité, la justice cognitive… Je citerai peu de bibliographie mais proposerai trois liens vers des ressources épistémiques pluralistes et alternatives (4).
Pour poursuivre votre lecture
Connectez-vous à votre compte si vous êtes déjà client.