En France, environ 10 % des femmes subissent des violences conjugales, qui peuvent être verbales (dépréciation, insultes), psychologiques (dévalorisation, mépris, lavage de cerveau), financières (privations), physiques (coups, blessures, 25 %), sexuelles (viols, prostitution, 10 %) (1). Ces violences répétées rendent la victime vulnérable, visent sa négation, son asservissement, la dépossession de soi jusqu’à sa disparition éventuelle par meurtre ou suicide. En 2019, 146 femmes sont ainsi décédées, les 2/3 ayant antérieurement été violentées.
L’enjeu de vie ou de mort et la nécessité de se protéger conduisent certaines de ces femmes à tuer leur conjoint : en 2019, on dénombre 27 victimes masculines. 81 % des femmes meurtrières étaient en couple avec le défunt, 50 % avaient subi des violences de sa part (19 % avaient déjà porté plainte), la majorité n’avait pas prémédité l’acte, qui se produit principalement au domicile conjugal, par arme blanche (2). Quand il est la conséquence de violences conjugales, le maricide s’agit sur le conjoint mais résulte bien d’une nécessité de sortir d’une impasse mortifère, dont la femme ne sait comment s’extraire tant l’emprise immobilise ses ressources psychosociales.