Vulnérabilité psychique des femmes enceintes durant le premier confinement

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L’état psychique des femmes enceintes s’est dégradé au cours du premier confinement liés au covid-19 selon les résultats de l’étude COVIMATER. Parmi les variables d’évaluation : inquiétude générale au regard de la pandémie, vulnérabilité perçue au regard du risque infectieux, état psychologique perçu avant et pendant le confinement, anxiété.

Quelles finalités ?

Cette enquête réalisée du 6 au 20 juillet 2020 par web-questionnaire auprès de 500 femmes qui étaient enceintes pendant le 1er confinement (du 17 mars au 1 mai 2020), quel que soit le trimestre de grossesse, avait plusieurs finalités :
– préciser le niveau de vulnérabilité et d’inquiétude générale ressenties par les femmes enceintes ;
– étudier l’évolution de l’état psychologique perçu avant et pendant le confinement (mars-mai 2020) ;
– évaluer la prévalence et les facteurs associés aux troubles anxieux chez ces femmes deux mois après la fin du confinement ;
Pour, in fine:
– identifier les problématiques et les besoins de ces futures mères et nouvellement mères ;
– apporter des éléments utiles au développement de stratégies de prévention auprès des femmes enceintes ou ayant un nourrisson dans le contexte pandémique.

Il est en effet important d’avoir des données d’impact de la pandémie de SARS-CoV-2 et du confinement chez les femmes enceintes car les conséquences peuvent être délétères sur la mère et le fœtus ou nouveau-né (prématurité, petits poids à la naissance, surtout difficultés à mettre en place le lien mère-bébé).

Quels profils ?

L’âge moyen des femmes interrogées dans COVIMATER était de 31,4 ans, enceintes pendant le confinement de 23,5 semaines d’aménorrhée en moyenne. 59,4% étaient multipares, plus d’un tiers faisaient partie des catégories socioprofessionnelles « moins » (ouvriers et employés) et un quart étaient inactives. Plus de 45% vivaient en zone de pression épidémique la plus élevée (zone rouge) et 47% avec un ou plusieurs enfants de moins de 6 ans. près ‘une femme sur 5 se sentait peu ou pas entourée.

Score moyen de vulnérabilité : 6, 2 / 10 ; Score moyen d’inquiétude : 7/ 10

Quels résultats ?

21,1% déclarant un état ressenti « Bien/Assez-bien » avant le confinement et « Assez-mal/Mal » pendant le confinement ;
• 14,2% des femmes enceintes anxieuses deux mois après le premier confinement ;
• parmi les femmes enceintes anxieuses deux mois après le confinement : 9 % ont pu faire appel à un psychiatre, psychologue pour un soutien sur le plan psychologie pendant le confinement et 17,6% l’auraient souhaité mais n’ont pas pu bénéficier de cette aide ;
• facteurs associés à ces altérations psychiques pendant et après le confinement :
– mauvaise connaissance de la transmission du virus/ Manque d’échanges avec des professionnels de la santé sur la pandémie et la grossesse ;
– charge de travail et/ou de famille accrue ;
– manque de soutien social et familial ;
-manque d’accès aux traitements médicamenteux pendant le confinement.

Parmi les facteurs associés à la symptomatologie anxieuse, la charge de travail ou de famille accrue pendant le confinement peut être réduite par la limitation de la fermeture des écoles et le développement de garde d’enfants. Pour limiter l’isolement des femmes, des actions peuvent être engagées come proposer des groupes de parole spécifiques en ligne.

« Impact de la pandémie de SARS-CoV-2 et du premier confinement sur la santé mentale des femmes enceintes en France », résultats de l’enquête COVIMATER présentés le 25 mai 2021 lors des rencontres de Santé publique France organisées en distanciel.