24/05/2021

Un texte à soi

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En cheminant à partir d’une lecture, l’auteur précise sa notion de savoir expérientiel de la maladie psychique. Il estime indispensable de l’articuler au savoir expérientiel des soignants et encourage ces derniers à parler de leur vécu à leurs patients.

La réunion préparatoire d’un collectif sur le savoir expérientiel, réuni sous l’égide du Centre collaborateur de l’organisation mondiale de la santé pour la recherche et la formation en santé mentale (CCOMS), du Réseau des entendeurs de voix (REV) et du Psycom, a proposé quatre questions très larges, auxquelles j’étais, parmi d’autres, invité à réfléchir. Chacune d’entre elles méritait en effet de très longs développements sur la nature et les pratiques du ou des savoirs expérientiels en santé mentale. Pour malgré tout tenter d’y répondre, j’emprunte le détour d’une très courte expérience de lecture. C’est le moyen le plus facile que j’ai trouvé pour tenter de clarifier des idées nées à l’occasion de tous nos échanges antérieurs.

Je pars donc d’une citation extraite du Journal de Maine de Biran (1) en un passage où il fait retour sur son œuvre. Ces quelques lignes, d’un genre littéraire qui, au même titre que l’autobiographie, relève par essence du savoir expérientiel, ont en effet suscité en moi de multiples idées autour de ce dit savoir expérientiel. Il ne s’agit là que d’une concomitance. J’avais, en arrière-plan de ma conscience, notre sujet en question, mais je n’avais aucunement ouvert ce livre pour le traiter de quelque manière que ce soit.

« En 1803, la classe de philosophie (sciences morales et politiques) proposa pour sujet de prix de déterminer l’influence de l’habitude sur les idées ou opérations de l’esprit humain. Je sentis alors, pour la première fois, le besoin de me produire au dehors. Je réunis les matériaux que j’avais par devers moi sur cette question, et j’apportai au concours un mémoire, plutôt comme essai que comme pièce académique digne du prix, qui lui fut adjugé contre mon attente. » Journal, t. II, p. 399.

MÉMOIRE OU ESSAI

La première idée qui m’est venue suit d’assez près ce texte et serait tout à fait acceptable dans un commentaire d’examen pour des étudiants. Elle tourne autour de la différence entre « mémoire » et « essai », dans laquelle je voyais une réponse anticipée à nos débats sur l’opposition d’un savoir académique et d’un savoir expérientiel. Si Maine de Biran parle de « pièce académique », pour dire qu’il n’en fait pas tout à fait une, c’est parce que ce sujet sur l’habitude lui a été proposé par l’Institut ou l’Académie. Mais la forme à laquelle cette pièce aurait dû obéir, selon lui, relève de ce que l’on appellerait aujourd’hui un travail universitaire. Celle, plus libre, de l’essai s’est imposée à lui, parce que ses matériaux provenaient d’un travail d’observation de soi. La définition que Maine de Biran donnera de la psychologie, qu’il viendra à préférer à la métaphysique, est en effet fondée sur l’auto-observation.

Cette imitation d’un commentaire scolaire vise d’abord à émettre l’idée que le savoir expérientiel relève de l’auto-observation, à l’œuvre toute sa vie chez Maine de Biran. J’en avais été moi-même capable au cours d’une bouffée délirante racontée dans la première partie de l’ouvrage Le jour où je me suis pris pour Stendhal (2). J’en déduis alors que si ce genre d’expérience doit s’écrire, ce le sera dans des formes telles que l’autobiographie, le journal, le blog, ou encore l’essai si l’on veut prolonger ses réflexions. Je m’y essaie précisément à cet instant.

Mais j’insiste sur le fait que je conserve néanmoins le plus grand respect pour l’institution universitaire. Je me nourris aussi beaucoup des travaux qui sortent de son sein, tous dérivés de la forme du mémoire. Ainsi, un livre sur le rythme en littérature a modifié ma façon de lire. Un autre sur la calligraphie chinoise a modifié ma pratique du taiji quan (art martial chinois). Une thèse publiée sur Hegel m’a aidé à réfléchir et mettre des mots sur de nouvelles habitudes mises en place à la suite de l’ouverture d’une fenêtre thérapeutique. Je pourrais donner d’autres exemples. Leurs auteurs mettaient tous leur expérience de vie entre parenthèses pour construire des concepts transférables à d’autres situations. J’ai cru parfois ressentir dans nos échanges beaucoup de ressentiment à l’égard de ce savoir universitaire. Je ne crois pas qu’il nous aide beaucoup à construire notre savoir expérientiel. La traduction littérale de l’anglais « academic knowledge » par « savoir académique », quand celle de « savoir universitaire » s’imposait en français a peut-être pesé dans ces débats. « Académique » dans notre langue a surtout le sens péjoratif de ce qui manque d’originalité, de force, en un mot de tout ce qui est conventionnel (cf. CNRTL). Les livres universitaires que j’ouvre ne répondent pas du tout à cette définition.

SAVOIR EXPÉRIMENTAL

La deuxième idée que j’ai eue en lisant ces lignes du texte de Maine de Biran ferait, quant à elle, le désespoir d’un membre de jury d’examen. Non seulement il la considérerait comme hors sujet – et il aurait raison – mais en plus il y verrait la marque d’un fou. Et il est vrai que j’ai bien dérivé du texte en cause pour suivre une ligne de pensée parallèle.

Ce problème du savoir expérientiel venant interférer avec ma lecture, je me suis vu soudain penser que le savoir expérientiel en psychiatrie était à distinguer clairement du savoir expérientiel des minorités sexuelles. Certes les mad studies (3) comme les gender studies (4) font appel à des concepts comme ceux de recovery ou d’empowerment (pouvoir d’agir). Tous ces mots anglais posent, eux, de réels problèmes de traduction, qui sont à résoudre. Je ne m’y essaierai pas ici, car mon idée était beaucoup plus simple. Je voyais en effet que jamais les malades psychiques ne pourraient se construire à l’image des communautés gays, lesbiennes et trans. L’idée de sexualité implique celle de relation à légaliser, normaliser, lorsque leurs possibilités sont injustement brimées, mais relation d’abord.

Je sais par contraste l’existence d’une association d’un groupe hospitalier, qui tente de réunir malades psychiques ou pas au cours d’activités ou de spectacles. Or, de l’aveu même de ceux qui la fréquentent, soignants ou patients, ces rencontres d’une soirée se limitent là. On prend un verre ensemble, puis chacun rentre chez soi. Pour enfoncer le clou, j’ai même remarqué – et c’est l’expérience d’une vie qui le dit – que les malades psychiques étaient plutôt jaloux de leurs relations avec des personnes non concernées par les troubles psychiques. À de rares exceptions près, ils ne font pas rencontrer à leurs amis mieux intégrés dans la société leurs amis victimes comme eux d’une maladie psychique. Cela ne tient pas tant, évidemment, à une peur d’avouer aux autres malades qu’ils sont malades, mais plutôt au désir de rompre avec des lieux de ghettoïsation dans lesquels ils ne passent que trop de temps. La mad pride (5) calquée sur la gay pride (6) a peu fonctionné. Peut-être son nom résonnait-il trop en français avec celui de « malade pride ». Là encore, il faudrait nuancer cette tâche quasi impossible de se revendiquer comme malade auprès des biens portants, par cette capacité qu’ont certains d’entre nous au sein d’associations à se révolter contre des médicaments délivrés trop facilement et qui enferment alors dans la maladie. Cette révolte paradoxale à laquelle nous sommes condamnés prouve au moins un reste de santé. Mais y aurait-il matière à réaliser un film comme 120 battements par minute (7) ?

EXERCICE DU SUDOKU

Mais je n’émets cette idée qu’à titre d’hypothèse, et voudrais surtout dans cette réflexion sur le savoir expérientiel partager mon expérience de la pensée parallèle. C’est percevoir d’une tout autre façon ce à quoi on veut m’identifier. Je ne nie pas que les bouffées délirantes, et dans une moindre mesure l’état dépressif que j’ai pu connaître, relèvent d’un état morbide. Mais en aucun cas, lorsque je dérive ainsi de lectures en cours, je ne voudrais me faire dire là que je souffre d’un trouble de l’attention à corriger d’urgence. Certes je sais que ce genre d’idées parallèles auxquelles me mènent mes nombreuses lectures est épuisant et se paie souvent de nuits d’insomnie passées à suivre leur train. Mais qu’y puis-je si c’est la meilleure façon que j’aie d’explorer de nouvelles pistes ? Bref, je voudrais maintenant faire comprendre à mon membre de jury d’examen, philosophe, psychologue ou pédagogue, que l’émergence de ce hors-sujet dans un commentaire, pour peu efficace qu’il soit sur le plan d’une lecture scolaire, possède une valeur heuristique (sert à la découverte).

Pour décrire ce genre d’expérience de pensée mêlant divers problèmes, le psychanalyste et intervenant en écoles d’art plastique, Anton Ehrenzweig, parle de syncrétisme par opposition à la pensée analytique. Les neurosciences, elles, font une distinction du même genre avec leurs concepts d’attention distribuée, polyphonique ou parallèle, opposés à une attention focalisée, monophonique ou sérielle. Or, c’est à ce second régime que j’ai été soumis par deux fois lors d’un programme de remédiation cognitive dans lequel j’étais entré, parce que je me plaignais de problèmes de mémoire de tous mes livres lus.

L’expérience que je raconte est celle d’une répression féroce de la possibilité même de penser psychotique. J’avais rêvé une mise en pratique du scanning inconscient prôné par Ehrenzweig. Mais les logiciels étaient conçus de telle sorte qu’il était impossible d’obtenir les scores les plus élevés à des exercices, au demeurant ludiques, sans se plier au discours de la méthode. L’infirmière me donna de plus à faire à la maison un sudoku. J’y passai pour le résoudre une nuit blanche, mais ô combien stérile comparée à mes lectures enivrantes. Avec doigté, cette même soignante remplaça donc l’exercice du sudoku par celui de la résolution d’énigmes. J’y excellais, mais sans jamais oser lui avouer que je procédais par intuition, et que je n’aurais su que faire du tableau cartésien proposé comme aide à la résolution de ces énigmes. Non, j’avais été sensible à l’histoire qu’elles racontaient à chaque fois, tout comme je m’étais approprié lors des tests cognitifs préalables l’exercice dit des « Tours de Hanoï » (8), par le souvenir et la narration fort à propos de cette énigme enfantine d’un loup, d’une chèvre et d’un chou à faire passer séparément de l’autre côté d’un fleuve, et laissés donc un moment deux à deux sans surveillance. L’art de faire le vide.

L’ART DE FAIRE LE VIDE
C’est cet art que je voudrais aujourd’hui cultiver en même temps que la pensée parallèle de plusieurs trains d’idées. Cette manière de faire se rapproche de l’expérience esthétique. Elle est aussi souvent attribuée au fou et à l’enfant, autrefois à la femme et au sauvage. Peut-être caractériserait-elle aussi le style d’une pensée psychotique.

En tous les cas, je ne veux pas que l’on fasse un trouble de ce qui me permet à moi d’explorer des hypothèses.

Si au cours de lectures fiévreuses, je poursuis au moins deux trains d’idées, je suis loin de tout mélanger. Une fréquentation suffisante des bancs de l’université m’y aide certainement. Je sais même que j’aurai au contraire à appliquer cette manière de manier plusieurs plans d’idées dans la vie de tous les jours. Mes idées de référence ou de concernement – tendance à croire que l’on parle de moi –, parasites autant que parallèles, me rendent en ce domaine moins souple que quelqu’un qui ne les éprouverait pas. Et cependant, elles m’offrent, je crois, le modèle d’une psyché qui serait apte à comprendre, en son sens d’embrasser et non en celui d’intellectualiser, plusieurs niveaux d’une même réalité.

DES CHAISES VIDES…
La conclusion d’un récit anecdotique relatif à un jeu de société fondé sur la logique où je m’affrontais à mon infirmière référente de mon hôpital de jour complètera ma pensée sur ce savoir expérientiel de la maladie psychique. Qui donc d’elle ou de moi aurait eu le plus besoin d’un atelier de remédiation cognitive ? Je ne nie là aucunement ses compétences. Elle exerçait sa fonction avec talent. Je veux même lui faire crédit, comme à tous les autres soignants de psychiatrie, d’un savoir expérientiel en matière de santé mentale, à distinguer cependant de deux façons :

– D’une part tous les soignants, en tant qu’êtres humains, sont confrontés à leurs limites. Certains – j’en ai rencontrés au titre de patients dans des hôpitaux – peuvent même faire l’expérience de la maladie psychique. Les choses évoluent un peu, mais ils se garderont soigneusement la plupart d’en faire état, lorsqu’ils reprendront leur travail, surtout devant leurs patients. C’est peut-être heureux comme ça. Manquerait plus qu’ils nous retirent aussi notre fonds de commerce à nous pairs-aidants !

– D’autre part, et la chose est plus intéressante, ces mêmes soignants ont un savoir expérientiel de l’exercice même de leur fonction. Ils en parlent tout aussi peu aux soignés que de leur santé. Mais en discutant une fois avec une infirmière un peu plus expérimentée au sujet d’un groupe de parole que j’estimais n’avoir pas été très bien mené, je suis entré dans les secrets de cet atelier. Les soignantes, qui s’étaient relayées durant ces quelques semaines de vacances, s’étaient en fait référées à deux écoles : l’une qui n’éprouvait pas le besoin de matérialiser l’absence de patients partis eux aussi en vacances par des chaises vides ; l’autre au contraire qui tenait, y compris pour le confort des thérapeutes, à ce que cette absence soit matérialisée par ces mêmes chaises vides. La règle était très stricte : une par patient absent, mais une seule pour les soignantes absentes, y compris au cas où deux des trois animatrices n’étaient pas là. J’ai eu l’impression de me retrouver dans Les Chaises (9) de Ionesco !

Le récit de cette expérience relève de mon savoir expérientiel de la maladie psychique à distinguer du savoir expérientiel de la profession de soignant. Si j’ai aussi évoqué ce dernier, c’est parce que j’estime leur articulation indispensable pour le mieux-être des soignés.

Je constate des progrès notables dans l’évolution de ma psychose, parce que j’arrive, à force de fréquenter tous ces psys, à épouser leur logique. Je les vois venir, pour mieux me transformer et aller vers eux.

On pourrait parler de transfert et de contre-transfert, mais tout aussi bien évoquer cette vision syncrétique que je m’emploie à développer. J’embrasse les différents niveaux de la situation. Ma propre expérience de pair-aidant et de témoin de la maladie psychique, accompagnée de liens plus amicaux avec différents professionnels du soin, de l’enseignement ou de la communication en santé mentale a grandement contribué à cultiver cette vision dite « périphérique » explorée aussi par Ehrenzweig.

De cette expérience, je ramènerai donc cette proposition que les soignants hésitent moins à parler de leur propre savoir expérientiel à leurs patients.

Je sais leur frilosité grande à ce sujet. Or, pour reprendre la distinction basique de l’analyse transactionnelle, j’y vois la possibilité d’instaurer une relation de type adulte à adulte, quand la relation qui unit le soigné au soignant tend à être de type enfant à parent et inversement. Le couple soignant/soigné imiterait alors son modèle linguistique signifiant/signifié, qui implique l’articulation de ses éléments et non leur hiérarchisation. Qui, parmi nous, n’a vécu ces insipides propos de table où un soigné s’entend demander par un soignant ce qu’il fera ce week-end, sans être en mesure de lui retourner une question purement formelle, car ce serait entrer dans la vie privée du soignant à nous interdite ? C’est là ce que j’appelle meubler la conversation avec des chaises vides.

CONCLUSION
Ces quelques pages ont été bien sûr payées cash d’une nuit blanche. Elles résument ma pratique d’un savoir expérientiel. Pour conclure sur ce qui est à son origine, je citerai à nouveau Maine de Biran montrant combien l’auto-observation fait le fond de sa pensée : « Dès l’enfance, je me souviens très bien que je m’étonnais de me sentir exister et que j’étais déjà porté, comme par instinct, à me regarder en dedans pour savoir comment je pourrais vivre et être moi. » (Journal. II, p. 399) Heureux homme pourtant, qui a pu si tôt trouver, comme l’on dit, sa voie et cheminer ainsi dans la pensée ! Car ce qui me force à penser quant à moi, c’est le fait que je suis venu trop tard à la pensée. Et si je me compare à mes amis de fac de philo, je dirais que ma difficulté à me souvenir de livres relève moins des neurosciences que de l’absence d’un projet de pensée autant que de vie qui, eux, les animait. Ce sentiment de vide est aujourd’hui derrière moi, à condition toutefois de courir comme après le temps pour éprouver la puissance de ce même vide devenu à la fois moteur et mobile de ma vie.

Philippe Cado

Ce texte est la version réduite à sa partie « témoignage », plus directement médicale, d’un article beaucoup plus long consacré pour l’essentiel à l’expérience de la pensée syncrétique. Ses prolongements philosophiques rendaient plus clairs son titre calqué sur notre précédent article Une chambre à soi publié sur le site de Santé Mentale.

1– M de Biran, Journal T. II 1er janvier 1817 – 17 mai 1824. Éd. de la Baconnière, 1955, Neuchatel. Édition intégrale en trois tomes publiée par Henri Gouhier.
2 –Le jour où je me suis pris pour Stendhal, Philippe Cado, Eyrolles, 2012
3– Les mad studies ont un domaine d’érudition, de théorie et d’activisme sur les expériences vécues, l’histoire, les cultures et la politique des personnes qui peuvent s’identifier comme folles, malades mentales, survivants psychiatriques (Wikipédia).
4– Les gender studies (études de genre) sont une approche, un domaine d’étude et de débat, qui questionne le rapport et les relations entre les genres au sein de la société.
5– La mad pride est un mouvement de fierté qui regroupe toutes les personnes concernées par les troubles psychiques, qu’elles soient soignantes, soignées ou associées.
6– La pride, communément appelée marche des fiertés en France, est une manifestation du mouvement LGBT+ destinée à donner une visibilité à toute la communauté. Elle se passe dans le courant du mois de juin dans les rues de toutes les grandes villes du monde, et est en parallèle du mois des fiertés sur les réseaux sociaux.
7- « 120 battements par minute » est un film français réalisé par Robin Campillo sorti en 2017. Au début des années 1990, le sida se propage et tue depuis près de dix ans. Les militants d’Act Up-Paris s’activent pour lutter contre l’indifférence générale. Parmi eux, Nathan est nouveau dans un groupe et va être bouleversé par la radicalité de Sean
8- Le jeu des tours de Hanoï est constitué de trois piquets A, B et C, placés verticalement, et de n disques de taille décroissante. Chacun des disques est percé en son centre pour être mis autour de l’un ou l’autre des trois piquets. Les n disques sont initialement placés par taille décroissante autour du piquet A (celui de gauche), formant ainsi une tour. Le but du jeu consiste à déplacer les disques jusqu’à parvenir à la situation finale dans laquelle tous les disques se retrouvent autour du piquet C par ordre de taille décroissante. Les disques peuvent aller et venir librement sur les piquets, en suivant deux règles : on ne déplace qu’un seul disque à la fois et un disque ne peut jamais être posé sur un disque plus petit.
9 – Les chaises, E. Ionesco, Éd. Gallimard, 1973, Paris.

 WEBINAIRE - Rencontre littéraire de la Maison Des Usagers
Lundi 31 mai 2021 - 16h00 à 17h30
Avec Philippe Cado Auteur de Pierre ou l’ambivalence Une passion des contraires
Modérateur : Nicolas LAADJ ; responsable de la MDU- GHU Paris
Intervenantes : Isabelle  POUYDESSEAU, psychologue, psychothérapeute à médiation artistique,  CMME, GHU Paris et Viviana Saint-Cyr, psychologue.
L’ouvrage Pierre ou l’ambivalence. Une passion des contraires  sera amplement présenté, mais ouvre aussi à deux autres sujets, l’un  sur le manque d’encadrement de Pierre abandonné à lui-même et à ses  idées extrêmes faute d’une psychiatrie institutionnelle digne de ce nom,  l’autre sur les vertus thérapeutiques de l’écriture et le dépassement  de ce qui se peut se faire dans des ateliers d’écriture par des textes  écrits pour le grand public ou des étudiants de psychologie. Philippe  Cado a ainsi pu travailler l’ambivalence dont il souffrait autant que Pierre, par la notion de parallèle. Il précise : " Tous ces textes m’ont fait autant que, je l’espère, ils auront contribué à changer le regard sur la maladie psychique".
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A regarder avant le webinaire : Pierre Assaël-Rius filmé par Ève Patris-Schaeffer